Guía Moldavia : Population et langues

Population

Selon le recensement de 2004, la Moldavie est composée des ethnies suivantes : moldave (64 %) (groupe majoritaire), ukrainienne (13,7 %), russe (12,8 %), gagaouze (3,5 %), bulgare (2 %), juive (1,5 %), tsigane (0,27 %), etc. Trois ethnies minoritaires se distinguent : gagaouze, russe et ukrainienne. Russes et Ukrainiens composent 26,5 % de la population. C'est une proportion énorme, héritée de la politique de déplacement de population orchestrée par la Russie, puis par l'URSS au fil des différentes annexions de la Moldavie, depuis 1812. Ces deux ethnies se concentrent dans la région orientale séparatiste de Transnistrie. La Transnistrie ne fait pas, historiquement, partie du territoire moldave - elle a été prise à l'Ukraine et rattachée à la Moldavie d'alors (la Bessarabie) - pour servir de racines au mouvement de russification du territoire, et elle sert, aujourd'hui encore, ce but avec efficacité. Elle est également un Etat de facto séparatiste mais non séparé, pareillement à l'Abkhazie et à l'Ossétie du Sud pour la Géorgie. La population roumaine est une minorité sur le territoire transnistrien et elle est souvent la cible de graves discriminations.

La langue, un sujet "casse-tête"

" Qu'est-ce que le moldave ? C'est notre langue en fait, sauf que nous, on ne savait pas qu'elle s'appelait comme ça, parce qu'on ne parle pas russe. " (calembour moldave).

En tant que nation, la Moldavie n'a pas une langue officielle, mais au moins deux (moldave et russe) - et encore, c'est mal connaître les extrémités kafkaïennes dans lesquelles les siècles de domination russe et soviétique ont plongé le patrimoine linguistique de Moldavie.

Roumains et Moldaves sont deux peuples frères, issus de la même souche daco-romaine. La position stratégique de la région de Bessarabie lui valut cependant d'être la cible des intérêts étrangers à de nombreuses reprises (austro-hongrois, turcs, mais surtout russes). Lors de l'occupation du territoire par les Russes, à partir de 1812, les populations roumanophones ont été soit déportées, soit tenues d'adopter le russe en langue maternelle. Il en résulta à la fois une profonde désaffection des classes pauvres pour l'éducation (causant un important retard de civilisation par rapport aux voisins d'outre-Prut, à l'ouest) et une résurgence du sentiment d'appartenance des élites à la romanité : le roumain devenait une langue souterraine, mineure, mais de résistance.

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, après un entre-deux-guerres indépendant et roumanophone, la Moldavie retombe sous autorité russe soviétique, cette fois-ci. Par un pur effet de propagande, le régime de Moscou " créa " la langue moldave de toutes pièces, en insistant sur ce qui la différenciait - dans les faits, à cette époque, rien - du roumain. Il s'agissait de créer une identité moldave.

Peine perdue : la mascarade du moldave, imposée au forceps pendant l'ère soviétique, s'écroule avec la déclaration d'indépendance, dans les années 1990 ; il est d'ailleurs symptomatique que la question de la langue ait été centrale dans cette émancipation (adoption du roumain le 31 août 1989).

Reste que, aujourd'hui, deux siècles de manipulation ont porté leurs fruits : si le moldave est la langue officielle, le russe est omniprésent. De plus, la langue moldave a aujourd'hui des différences notables avec le roumain, notamment lorsqu'elle fait le choix d'une certaine " pureté " de la langue. En effet, on constate que le roumain a une facilité à intégrer des mots modernes de langue anglaise, comme c'est d'ailleurs le cas en France. Le moldave, en revanche, aura plus volontiers recours à des mots trouvant leur origine au sein de son groupe linguistique : un ordinateur sera désigné en roumain par le mot computer, tandis que le moldave dira calculator.

Lors des interactions entre ethnies, le russe demeure la langue favorite, car, si les Moldaves parle le moldave, la maîtrise de cette langue est beaucoup plus disparate au sein des ethnies minoritaires (15 % des Ukrainiens le parlent, et c'est la plus large proportion parmi ces ethnies). Une part du trouble concernant la langue en Moldavie vient du fait que la constitution ne stipule nulle part l'obligation de parler le moldave. Les textes officiels sont rédigés obligatoirement en moldave, mais les débats politiques et constitutionnels peuvent se faire autant en moldave qu'en russe. Les toponymes sont écrits en moldave, sauf dans les localités d'obédience gagaouze (voir encadré), où est également employé le gagaouze. Des exceptions peuvent être considérées pour les localités à majorité russe ou ukrainienne.

Il convient, en conclusion, de rappeler que la Roumanie comme la Moldavie entretiennent, depuis l'époque des Lumières, un excellent rapport avec la France et la langue française. La République de Moldavie fait partie de la francophonie depuis 1997, et l'enseignement du français est toujours favorisé à l'école.

La Moldavie aime la langue française

Ne soyez pas étonné, si en tant que Français vous êtes si bien accueilli en Moldavie. Symbole de culture, notre langue est assez répandue à Chişinău, et il n'est pas rare de trouver des jeunes et même moins jeunes qui parlent un excellent français. La Moldavie est la région la plus francophile à la frontière orientale de l'Europe. Elle entretient avec la France des relations privilégiées depuis le XIXe siècle, qui ont fortement contribué dans un premier temps à influencer la littérature roumaine et moldave. Le cas de la francophonie en Moldavie est très particulier, ici le français fait véritablement partie du "patrimoine" de ce pays. Dès le XVIIIe siècle, les Ottomans donnent la charge aux princes phanariotes de gérer la région, ces princes très humanistes et instruits vont développer les arts et la littérature, le français devient dans les principautés roumaines la langue de la diplomatie, de la culture, des études et de la communication ; les fils de boyards et de princes partent étudier en France.
En 1860, la première université de Roumanie est inaugurée à Iaşi, et le français y est la première langue étrangère étudiée. Au XXe siècle les amitiés franco-roumaines perdurent et, en 1921, le centre français Lutetia est fondé, toujours à Iaşi.
Pendant l'entre-deux-guerres, le français est la seule langue étrangère enseignée, et lorsque les Russes arrivent au pouvoir et durant toute la période de leur domination c'est toujours la cas. A leur départ, dès 1990, les institutions françaises rouvrent leurs portes et, en 1997, l'association culturelle France-Moldavie est créée dans le but de promouvoir et de continuer à développer les liens avec la culture française, en collaboration avec l'Alliance française et l'ambassade de France.
Aujourd'hui, les Moldaves restent très attachés à la tradition francophone, et avec plus de 30 000 étudiants qui choisissent le français comme première ou deuxième langue étrangère le français demeure la première langue enseignée en Moldavie avant l'anglais.
A lire : Les Atouts de la francophonie en moldavie par Florent Parmentier.

Les Gagaouzes

L'ethnie des Gagaouzes, quatrième ethnie de Moldavie, compte un peu plus de 270 000 membres en ex-URSS. La Moldavie en abrite plus de 160 000 à elle seule. Les Gagaouzes seraient d'origine turque, suivant la destruction de Constantinople, en 1299. Installés en République sur les bords de la mer Noire, ils ont de nouveau été contraints de fuir lors des conflits entre les empires russe et ottoman. Une partie de la population a traversé le Danube, en compagnie de groupes bulgares, dans la vallée de Budjak, en Bessarabie, où on lui a attribué le statut de colons, en 1814. Presque totalement assimilés, les Gagaouzes se considèrent aujourd'hui comme autochtones. Ils parlent leur propre langue, le gagaouze (un dialecte proche du turc), ainsi que le moldave et le russe. Le russe est communément utilisé dans la vie publique, le gagaouze dans la sphère privée. La langue gagaouze est surtout orale, mais une littérature écrite est apparue il y a quelques décennies. Les premières classes en gagaouze ont été lancées dans les années 1960. Il existe aujourd'hui une université à Comrat, où l'on prépare notamment des enseignants et des économistes. Le territoire gagaouze possède sa propre structure politique, mais elle n'est pas représentée en tant que telle au sein de l'appareil d'Etat moldave. Certains députés du Parlement moldave sont cependant des citoyens gagaouzes, qui font entendre la voix de leur ethnie à l'échelle nationale.

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