Guía Níger : Économie

Les objectifs du pays de nourrir, éduquer et soigner tous les Nigériens, identiques aux pays en voie de développement, sont encore plus difficiles à atteindre dans un pays à la croissance démographique exceptionnelle depuis 50 ans. En 1950, le pays avait 2,5 millions d'habitants, il en aura 50 millions en 2050 ! Selon un rapport de la Banque mondiale, département du développement humain, document de travail datant de mars 2004, " l'avenir du développement socio-économique du pays se joue donc en grande partie sur la maîtrise de la croissance démographique, et tout dépendra du degré d'attention que les dirigeants nigériens accorderont à cette variable clé ".

PRINCIPALES RESSOURCES

L'économie nigérienne subit une situation difficile car elle est handicapée par l'enclavement du pays (le port le plus proche, celui de Cotonou se situe à 700 km des frontières nigériennes). Le produit intérieur brut du Niger en 2006 est autour de 8 774 millions de dollars alors que celui du Burkina Faso, son voisin de l'ouest, est de 17 200 millions de dollars et celui du Tchad, son voisin de l'est, 15 902 millions de dollars. Le revenu par habitant est de 667 dollars. Le Niger figure parmi les pays les moins avancés du monde, en 174e position (Banque mondiale, 2008). L'économie du Niger repose essentiellement sur le secteur agricole très vulnérable face aux aléas climatiques, (seuls 12 % du territoire peuvent être cultivés). L'enclavement constituant un frein, l'exploitation des richesses du sous-sol nigérien ne peut se faire que sur des métaux ayant un rapport poids-valeur élevé tels que l'uranium ou l'or. La balance courante, équilibrée jusqu'à la fin des années 1970, est devenue largement déficitaire à partir de 1980, le déficit a atteint 11 % du PIB, en 2007. Les autorités ont dû mener une politique de stabilisation, consistant à réduire la demande globale en limitant les importations et la hausse des prix, ceci pour pouvoir rétablir les conditions d'une croissance économique sans déséquilibre extérieur excessif. En contrepartie de l'aide internationale, l'Etat s'est engagé à diminuer la masse salariale et à fiscaliser le secteur informel. Mais ceci s'est traduit par une crise sociale et un désengagement de l'Etat dans le secteur social, et finalement à une paupérisation des couches déjà défavorisées. D'où le faible taux de croissance économique entre 1990 et 2000 (de 1,9 % par an supérieur). Ces dernières années, on note une importante hausse de la croissance économique (5 % en 2008), malgré cette hausse l'économie reste fragile car l'accroissement démographique est encore assez élevé (de plus de 3 %). Avec l'aide de la Banque mondiale, l'Etat a entrepris un programme de privatisation des entreprises publiques depuis 1998 dans les secteurs de la communication, des transports, de la distribution de l'eau et de l'électricité. Les recherches pétrolières à l'est du pays ont abouti et maintenant une plate-forme se trouve dans la région d'Agadem pour extraire le précieux liquide.

Le secteur primaire (43 % du PIB)

Le secteur primaire reste le plus important avec 43 % du PIB. Une bonne campagne agricole est la préoccupation majeure des autorités car elle concerne 80 % de la population. L'année 2007 fut exceptionnelle, et pourtant les prix des céréales ont légèrement augmenté, ceci peut être expliqué par la croissance démographique galopante.

Agriculture

L'agriculture nigérienne reste essentiellement pluviale et d'autosubsistance. Le mil et le sorgho, seules céréales adaptées à la culture pluviale, ne peuvent être cultivées que sur 12 % du territoire. La superficie des terres propres à ses cultures a diminué de moitié depuis 1960 à cause de la diminution des précipitations. Cette agriculture est concentrée au sud sur une bande de 200 km de largeur traversant le pays d'est en ouest. C'est une agriculture exclusivement sahélienne car la pluviométrie inférieure à 600 mm par an ne permet pas la culture de tubercules ou d'arbres fruitiers. Les cultures vivrières sont le mil (de 954 000 tonnes en 2006), le sorgho et le manioc.

La production de riz est assez faible, celle de maïs marginale. Quelques cultures de rente se sont développées : le niébé (haricot sec), l'oignon, l'ail, le dolique, le manioc, l'oseille, le tabac, l'arachide, le coton, le souchet (amande de terre utilisée dans l'industrie du biscuit au Nigeria), la canne à sucre, le poivron et le sésame. L'organisation du secteur agricole a été libéralisée, les prix sont libres, mais cette situation a plus profité aux commerçants qu'aux agriculteurs qui, même organisés en coopératives, n'arrivent pas à soutenir leur concurrence faute de moyens financiers suffisants et d'une organisation commerciale efficace.

Quel type de tourisme ?
Tourisme culturel et de vision

La plupart des itinéraires peuvent s'entreprendre de manière individuelle mais avec un véhicule 4x4. Les itinéraires dans le massif du Termit, dans le désert du Tall, au nord de N'Guigmi, dans le Kawar nécessitent un guide et une préparation spéciale. Toutes les agences de voyages du pays sont à même de fournir les prestations demandées. Mieux vaut éviter, pour de longues excursions dans le désert, la location de véhicules de particuliers ainsi que les services de guides non agréés qui disent connaître le terrain, ce qui n'est pas forcément le cas et peut avoir de fâcheuses conséquences.

Conseils de sécurité

Ne jamais partir sans laisser d'adresse : mentionner l'itinéraire, le nombre de jours, prendre un guide dans les régions sahariennes.

Ne pas circuler avec un seul véhicule si vous n'êtes pas accompagné par un guide assermenté dépendant d'une agence de voyages.

Prendre des réserves de carburant, de nourriture et d'eau pour au moins deux jours supplémentaires que le temps du circuit prévu.

Ne pas rouler la nuit dans tout le pays. Le risque d'accident grandit avec la nuit : les routes ne sont pas éclairées, et les animaux peuvent surgir n'importe quand.

Tourisme sportif

La chasse est très peu organisée au Niger, il y a peu de gibier, même si la tendance va vers une gestion des ressources naturelles. La chasse en fait partie alors qu'on assistait depuis toujours à un pillage des maigres ressources par le braconnage ou la chasse au faucon, pratiquée par les richissimes magnats du pétrole saoudiens. Dès novembre, on peut chasser le petit gibier terrestre (phacochère, gazelle, lièvre, outarde) et d'eau (canard) dans la région du fleuve Niger à l'ouest du pays.

Conduite dans les dunes : au volant de son propre véhicule, on ne saurait trop dire de se méfier de la luminosité qui change le relief et induit en erreur le conducteur. Cette façon de découvrir le Sahara au volant d'un 4x4 fourni par une agence n'est guère proposée, mais certaines agences, moyennant de fortes garanties financières, acceptent de monter ce genre de produit touristique. La conduite en moto ne pose guère de problème si l'on suit le véhicule d'une agence de voyages avec sa propre moto.

Alpinisme : activité peu pratiquée au Niger, pays qui possède pourtant des potentialités, notamment sur le plateau du Djado et dans quelques massifs de l'Aïr où il s'agit davantage d'excursion en milieu rocheux (mont Gréboun, mont Tamgak, mont Bagzan).

Sports aériens : il est de plus en plus fréquent de rencontrer des amateurs de parapente, paramoteur, ULM et pourquoi pas de montgolfière, désireux de voir le Ténéré de haut, même si cela nécessite une logistique importante : la beauté et l'immensité des paysages désertiques sont décuplées vues du ciel. Plusieurs agences de voyages sont à même de pourvoir à la logistique si l'on fournit son engin volant. Les petits avions de tourisme sont familiers de la piste d'Iférouane (1 200 m de longueur) et du survol de la bordure est de l'Aïr entre massifs rocheux et mer de dunes.

Tourisme et cinéma

Par le biais du cinéma et des reportages, le Niger, notamment la zone saharienne, s'est beaucoup fait connaître sur les plans touristique et culturel. Les paysages sont grandioses, les traditions sont vivantes et riches, la population est accueillante et beaucoup de réalisateurs internationaux de films grand écran ou télévisés s'intéressent au Niger. La logistique est généralement organisée par les agences de voyages de la place, mais il faut savoir qu'il faut énormément de temps pour réaliser un projet de grande envergure dans des contrées si éloignées, où les communications téléphoniques fonctionnent très mal et où le temps n'a pas la même dimension que dans les pays développés !

Élevage

L'élevage constitue le 2e grand pôle du secteur agropastoral nigérien et s'étend sur presque la moitié du territoire : les populations rurales tirent une partie importante de leurs ressources monétaires de cette activité (élevage camelin, bovin, et des petits ruminants : moutons et chèvres). L'élevage représente, après l'uranium, la deuxième exportation du pays à hauteur de 14 % du PIB. Bien que présentant des potentialités de développement (plus d'exportation vers le Nigéria, le Burkina Faso, le Sénégal), l'activité souffre d'un caractère traditionnel et d'un manque d'équipements des éleveurs. Trois principaux modes de production coexistent :

Le système pastoral traditionnel, un élevage de type nomade ou de grandes transhumances se pratique dans les zones semi-arides du nord et du centre du pays ; il est uniquement dépendant des aléas climatiques.

Le système agropastoral, sédentaire, se pratique dans les régions agricoles et associe les cultures pluviales aux activités d'élevage.

Le système de petits producteurs,  pratiqué en milieu urbain comme rural, où l'élevage des petits ruminants est destiné à générer une épargne.

Le secteur de l'élevage a subi de profondes mutations suite aux sécheresses qui ont frappé le pays (en 1973 et en 1984) et à l'extension des zones de culture. Certains pasteurs ont choisi de quitter le Niger pour des terres plus clémentes (Nigeria, Tchad, Cameroun), d'autres n'ont pu reconstituer leur cheptel bovin et camelin et se sont tournés vers les petits ruminants. La production est essentiellement extensive et contrainte par le manque d'alimentation et de produits vétérinaires. La majorité des flux de bétail à l'exportation se met sur pied de façon informelle vers le Nigeria et par camion vers l'Algérie et la Libye.

Le secteur secondaire (50 % du PIB)

Vu la baisse de la production minière, la croissance du secteur secondaire est due surtout à la reprise de l'activité dans le domaine des bâtiments et des travaux publics. Il y a très peu d'industries hormis les mines au Niger : une cimenterie, une brasserie, et quelques fabriques de textile et produits ménagers.

Mines

2 grands ensembles géologiques composent le sous-sol nigérien :

Des formations anciennes du socle précambrien, âgées d'environ 2 000 millions d'années se trouvent dans le Liptako, l'Aïr, le Ténéré du Tafassasset, le Damagaram-Mounia et le sud de Maradi. A cette époque, l'activité éruptive fut importante, produisant des laves, des cendres volcaniques et des granites, roches dont le potentiel en or, étain et métaux de base est important.

Des formations récentes, de moins de 500 millions d'années, qui occupent le reste du territoire structuré en deux grands bassins : celui des Ouilliminden à l'ouest et celui du lac Tchad à l'est. Les sédiments qui les constituent sont marqués par une alternance d'épisodes marins et continentaux, puis fluviaux et lacustres, favorables à l'émergence de l'uranium, du charbon, des phosphates, du fer, des sels. Ce contexte a par ailleurs permis la découverte d'indices de pétrole et de gaz.

La fabuleuse aventure de l’uranium du Niger

Areva, leader mondial de l'industrie nucléaire - qui a absorbé la Cogema en septembre 2001 - est un des principaux actionnaires de la Somaïr (Société des mines de l'Aïr) et de la Cominak (Compagnie minière d'Akouta), deux sociétés qui exploitent des gisements d'uranium dans le nord du Niger, sur la bordure ouest du massif de l'Aïr et emploient un personnel à 99 % nigérien.

Les prix spot de l'uranium sont passés de 10 $ la livre en 2002 à 90 $ en 2007, ceci montre une exceptionnelle valorisation de l'uranium dans le monde, cela devrait favoriser l'économie nigérienne. La Somaïr avait extrait plus de 39 000 tonnes d'uranium d'un gisement à ciel ouvert, provenant d'un minerai contenant 3 kg d'uranium par tonne de roche. La Somaïr produit environ 1 000 tonnes d'uranium par an. Depuis sa création en 1974, la Cominak a produit 48 000 tonnes d'uranium, sachant que la teneur moyenne du minerai est de 4,5 à 5,5 kg d'uranium par tonne. Sa production annuelle avoisine les 2 000 tonnes. Cette exploitation est le résultat d'une fabuleuse aventure...

Tout commence à la fin des années 1950, quand un géologue hongrois à la recherche de cuivre trouve, au sud-est d'Arlit, des produits jaunes. Plusieurs prospecteurs français, avertis, viennent étudier ce phénomène de minéralisation dès l'année suivante. Une campagne est organisée en 1959-1960 : commencent alors de véritables travaux d'investigation (études géologiques de surface, reconnaissance aérienne, sondages courts...). Les résultats sont recoupés, étudiés et, même s'ils sont assez inégaux, tout le monde s'accorde à dire qu'il faut maintenir un important effort de prospection dans cette région. Il est décidé d'entreprendre des forages pour sonder plus avant le sol nigérien. Les équipes engagées sur place font face à des conditions de travail difficiles : en plein désert, le moindre problème, la moindre erreur peuvent être lourds de conséquence, d'autant que la santé physique et le moral des troupes est soumis à rude épreuve.

La gestion des hommes et des travaux sur le terrain est un véritable exercice : au début, tout manque pour apporter un minimum de confort aux équipes sur place. La première campagne s'achève fin avril : la forte chaleur oblige les hommes à quitter le terrain. Et au bout de six mois d'efforts intenses la conclusion est mince : " interprétation difficile ". Il faut se faire une raison : de beaux affleurements peuvent être très trompeurs, ils ne témoignent pas à coup sûr d'un gisement à proximité ! Les campagnes suivantes réunissent en moyenne 40 Européens et une centaine d'Africains, répartis en groupes.

Les résultats ne sont pas spectaculaires... En 1964, il s'agit de convaincre les financeurs de ne pas abandonner l'effort de prospection. En 1965, la campagne prend un nouveau tournant : réorganisation des équipes, fin de la prospection aérienne extensive, définition d'un modèle géologique... L'espoir n'est pas perdu de finir par découvrir une grande province uranifère, objectif tant espéré.

A l'été 1965, les efforts s'intensifient du côté d'Arlit : des sondages systématiques sont réalisés, les forages sont implantés, et " sur la morne plaine, la boussole et le compteur hectométrique du 4x4 sont les outils de base ". Pour les sondages courts, le rythme devient infernal, les forages se font à la vitesse moyenne de 9 à 10 m par heure et par machine. Il faut toujours faire face aux conditions climatiques parfois extrêmes : les brumes sèches empêchent les avions de voler, les mois de mai et juin imposent des 40 °C et les mois d'août et de septembre amènent des tornades... Mais l'existence d'un gisement sur le site d'Arlit ne fait plus aucun doute. Il s'agit alors d'organiser l'exploitation. Des sondages aident à délimiter les zones " stériles " où implanter l'usine, la cité et les pistes. La Somaïr, la société d'exploitation, entreprend alors de construire une ville.

La cité créée pour les besoins de l'exploitation est conçue pour accueillir 5 000 habitants. Ville née de l'uranium, Arlit a poussé à toute vitesse au milieu du désert et ne vit que par la mono-industrie qui en découle : son exploitation. En 1969, tout le personnel auparavant dispersé se retrouve installé dans la zone d'Arlit. Routes, réseaux électriques, logements, bureaux, équipements, ateliers, magasins... Tout est en place, ou en bonne voie. Pour construire une ville au milieu de nulle part, les problèmes sont multiples et variés.

Les matériaux utilisés pour la construction des maisons et bâtiments résultent d'un travail de collecte incroyable : le balayage manuel de kilomètres carrés de regs ont permis de rassembler cailloux et galets en quantité suffisante. Du côté du gisement, les équipes ont entrepris de déblayer la matière stérile de la mine à ciel ouvert : il s'agit de retirer 3 millions de tonnes de matières avant d'atteindre le minerai. La technique utilisée est celle de l'abattage à l'explosif de gradins de 9 m de hauteur pour la découverture de 35 m à 40 m d'épaisseur.

Fin 1970, la carrière à ciel ouvert atteint sa plus grande profondeur : c'est à environ 60 m que se situe la couche la plus riche du gisement. Trois ans après la naissance officielle de la Somaïr, l'usine sort son premier uranate (précipité basique d'uranium). La mine produit et l'usine traite... En 1971, 171 000 tonnes de minerai à 2,9 kg par tonne sont dégagées, soit 410 tonnes d'uranium. En 1972, elle atteint 870 tonnes alors que les prévisions s'arrêtaient à 750 tonnes. Pendant les premières années d'exploitation, Arlit vit au rythme du travail qui ne s'arrête jamais, tout juste entrecoupé de joyeuses soirées arrosées et dansantes ou bien sportives et de longues parties de bridge. Les Européens, plutôt jeunes, qui vivent alors à Arlit, ont vraiment le sentiment de participer à une aventure.

En 1970, les Japonais entrent dans l'aventure de l'uranium nigérien en posant les principes d'existence d'une éventuelle future société d'exploitation : la Cominak. Le début de l'exploitation souterraine est envisagé en 1978. En cas de réussite, il est prévu que le Niger détienne 32 % du capital, le CEA (Commissariat à l'énergie atomique) 45,5 % et la société japonaise OURD 22,5 %.

La société japonaise voit officiellement le jour en 1974. Rappelons qu'à côté des découvertes concernant l'uranium la prospection engagée à la fin des années 1960 a mis à jour la présence de réserves souterraines d'eau. Des puits ont été forés et équipés de pompes, afin de pourvoir aux besoins industriels et urbains. Des jardins et des palmeraies se développent aujourd'hui à l'intérieur et même en périphérie de l'agglomération. Les hôpitaux appartenant aux deux entreprises minières accueillent chaque année plus de 100 000 malades de tous horizons.

Le boom de l'uranium se situe donc dans les années 1980. Depuis l'éclatement de l'ex-Union soviétique, la découverte de gisements au Canada et en Australie, l'accident de Tchernobyl et les mouvements antinucléaires, le prix du kilogramme d'uranate est passé de 30 000 FCFA environ (91 €) dans les années 1980 à 21 000 FCFA (32 €). Cette chute de prix a elle-même un autre prix : licenciement de personnel nigérien et expatrié, incitation au départ volontaire, chute de la production. La belle époque est donc bien révolue. Néanmoins, depuis environ deux ans, on assiste à un regain d'intérêt pour cette région uranifère : mise en place de campagne de recherche aéroportée, sondages pour extension des zones d'exploitation, et un maintien d'un rythme de production d'environ 2 000 tonnes pour Cominak et 1 000 tonnes pour Somaïr. Ceci représente à peu près les tonnages de production en 2008.

L’uranium

L'économie nigérienne a ainsi bénéficié des découvertes du Bureau de recherche géologique et minière à la fin des années 1950 à l'ouest du massif de l'Aïr, relayé par le Comité à l'énergie atomique qui a lancé l'exploitation de l'uranium. Grâce aux ressources financières générées par l'exportation de l'uranium, l'économie du Niger a alors connu une forte impulsion à partir de 1975, mais cette manne a malheureusement davantage servi à financer des programmes de dépenses publiques improductives ou des réalisations immobilières de prestige qu'à favoriser des investissements productifs. La Société des mines de l'Aïr, à Arlit, a vu le jour en 1967 mais la production n'a pu démarrer qu'en 1971 avec l'ouverture de la Somaïr, mine à ciel ouvert. Avec 250 km de galeries, la mine de la Cominak, créée en 1974 et mise en exploitation en 1978 est la première mine d'uranium souterraine au monde. L'uranium contribuait pour 50 % des exportations, faisant du Niger le quatrième producteur mondial après le Canada, l'Australie et le Kazarkhstan. Sa production actuelle est de moins de 10 % (entre 7 et 8 % de la production mondiale). L'afflux d'uranium militaire mis sur le marché à la fin de la guerre froide a provoqué la baisse de la demande et donc l'effondrement du prix de l'uranium. Les perspectives ne sont pas optimistes, la durée de vie des jeunes villes exclusivement minières d'Arlit et d'Akokan abritant plus de 70 000 habitants ira-t-elle au-delà de 50 ans ? Les sociétés qui exploitent ces mines commencent à se soucier de la santé de leurs employés. Très récemment le gouvernement du Niger, dans une logique de politique de diversification, a accordé 90 permis d'exploitation de l'uranium à des entreprises chinoises et canadiennes principalement.

Le charbon

Le gisement d'Anou Araren est situé dans la localité de Tchirozérine, à 45 km au nord-ouest d'Agadez. Découvert au cours de sondages de prospection d'uranium menés par le Comité à l'énergie atomique en 1964, il présente deux couches de 5 m d'épaisseur cumulées sous 35 m de couverture. L'exploitation se fait à ciel ouvert depuis 1980 au rythme de 160 000 tonnes par an. Le charbon sert à alimenter la centrale thermique qui fournit l'énergie électrique nécessaire à l'exploitation de l'uranium d'Arlit (à 200 km au nord), ainsi qu'à l'électrification des agglomérations d'Agadez et de Tchirozérine. Il commence aussi à être commercialisé comme combustible domestique, substitutif du bois de cuisine de plus en plus rare. Des études pour la fabrication du verre sont en cours, en prévision de la baisse (voire de l'arrêt) de la production des mines d'uranium, principal acheteur de la centrale thermique.

L’étain

L'étain est extrait sous forme de cassitérite dans le massif de l'Aïr, à Elmecki, au nord d'Agadez, et, à l'est, dans les montagnes de Taghaouadji. La production semi-industrielle, du début des années 1950, est devenue entièrement manuelle et artisanale aujourd'hui avec une production annuelle entre 10 et 30 tonnes écoulées par des commerçants de la place, essentiellement vers le Nigeria. Les principaux secteurs d'utilisation à l'échelle mondiale sont l'étamage pour la production de fer-blanc, la soudure, l'orfèvrerie et le secteur chimique.

L’or

Il représente 9 % des exportations en 2006. L'exploitation de l'or a démarré de façon artisanale dès les années 1980 dans la vallée de la Sirba, région du Liptako, à l'ouest de Niamey avec une production estimée à une tonne. Les orpailleurs creusent des fosses, des puits puis des tranchées pour accéder aux filons de quartz. On prélève le minerai qui est ensuite broyé manuellement, puis l'or est extrait par gravité dans l'eau, à la batée. A hauteur de 9 % des exportations, l'or commence à peser dans la balance économique. En 2004, fut inaugurée la première mine d'or commerciale avec la société des mines du Liptako, la première production s'est élevée à environ 4 200 kg d'or.

Le ciment

Au centre-sud du pays, les carrières de calcaire de Malbaza sont exploitées depuis 1963. Elles permettent la fabrication de ciment (calcaire + argile + sable + gypse) de façon encore insuffisante pour satisfaire les besoins nationaux, le Niger important beaucoup de ciment du Nigeria.

Les sels

Les salines du Niger sont exploitées de façon entièrement artisanale, que ce soit à Tiguidan Tessoumt à l'ouest d'Agadez et à Bilma, dans le Ténéré, où le sel est de meilleure qualité que dans le Dallol Bosso et dans le Manga. Il résulte d'une eau concentrée en sel après la traversée de diverses couches de sédiments. Le sel est extrait par évaporation, dans de vastes cuvettes creusées dans le sol (Bilma), ou en faisant passer à travers un filtre rudimentaire la terre mouillée chargée de sel (Dallol Bosso).

Les potentialités

Le pétrole a fait naître beaucoup d'espoirs ces dernières années et plusieurs permis de recherche ont été attribués à des firmes étrangères (Elf, Esso, Texaco, Hunt-Oil, Exon). Sur le plateau du Manguéni au nord du Djado et au nord du bassin du lac Tchad, des découvertes ont semblé intéressantes. La région comprise dans un triangle entre Diffa, le lac Tchad et Bilma fait aujourd'hui l'objet de recherches approfondies en vue de l'exploitation, une exploitation qui a commencé dans la région d'Agadem, dans l'est du pays.

Le fer

Le minerai de fer de la région de Say pourrait en faire un gisement de dimension mondiale si sa teneur en fer n'était trop basse (46 %) et celle en phosphore trop forte. De plus, des réserves mondiales importantes et l'enclavement du Niger font que ce gisement, bien qu'important en volume, ne soit pas économiquement exploitable.

Le secteur tertiaire (38 % du PIB)

Le secteur tertiaire est de plus en plus dynamique et représente 38 % du PIB. On ne peut parler d'économie nigérienne sans prendre en compte le commerce notamment avec le Nigeria (75 % des exportations hors uranium sont faites en sa direction). 35 % des Nigériens vivent à sa frontière, et le Nigeria est le premier partenaire économique du Niger dans la sous-région. Les Nigériens importent toutes sortes de produits du Nigeria : des produits manufacturés de moindre qualité mais bon marché, des céréales en cas de disette, des hydrocarbures subventionnés au Nigeria et passés en fraude (à Birni N'Konni, tout véhicule de passage est harcelé par des camelots brandissant un entonnoir et criant " 'ssence, 'ssence ! ").

Le Nigeria fournit 90 % de l'électricité et l'essentiel du carburant au Niger. Ce dernier subit donc les fluctuations de la production dans le pays producteur qui paradoxalement n'est pas à l'abri des pénuries. La part du secteur informel est aussi de plus en plus importante : de 70,8 % en 1990, elle est passée à plus de 75 % en 2006, d'où un manque énorme de rentrée fiscale pour l'Etat.

Place du tourisme

Le secteur du tourisme comporte d'immenses potentialités au Niger, avec deux régions phares : le nord et ses célèbres déserts de Termit, du Tal, du Koutous et du Ténéré, et la vallée du fleuve avec le parc national du W ses éléphants et ses hippopotames, la réserve des dernières girafes de l'Afrique de l'Ouest de Kouré. Le tourisme reste confidentiel au Niger, voici ses chiffres : en 2006, 60 332 visiteurs sont venus au Niger, dont 52 % pour affaires et conférences et 23 % en vacances. La première clientèle est africaine (60 %), suivie par les Européens (28 %) et ensuite on compte 7 % d'Américains, auxquelles s'ajoutent une nouvelle clientèle venant d'Asie (5 %). La capacité hôtelière avoisine les 2 000 chambres faisant plus de 3 000 lits en 2006, avec 80 hôtels répertoriés. Près de la moitié des lits se trouvent à Niamey, laissant le reste du pays se partager les autres 1 500 lits, qui comptent malheureusement encore trop d'établissements vétustes offrant un service pas toujours recommandable. Néanmoins on note une montée en gamme et en nombre de lits, car entre 1997 et 2006, la capacité hôtelière du pays à doublé. Le secteur de l'hôtellerie et du tourisme emploie en permanence 6 150 personnes, mais on peut aisément doubler ce nombre pour les emplois saisonniers sur la période de décembre à mars.

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