Guía Níger : Politique

Le régime actuel de la Ve république est parlementaire, avec un président élu pour 5 ans (renouvelable une fois), d'ailleurs le président Tanja arrive au terme de son deuxième et dernier mandat. Après sa réélection, il avait reconduit son Premier ministre Hama Amadou dans ses fonctions.

Cependant une motion de censure adoptée par l'Assemblée nationale, motivée par une suspicion de détournement de fonds destiné à l'éducation, a eu raison de ce dernier, qui a été remplace par Seyni Oumarou. L'actuel Premier ministre est à la tête d'un gouvernement de 32 membres (dont 14 femmes). L'action du gouvernement bénéficie d'une coalition étroite et majoritaire au Parlement. L'Assemblée nationale comprend 113 députés, dont 25 dans l'opposition. Les limites du fonctionnement de cette Assemblée résident dans le fait que 55 % à 58 % des députés sont analphabètes, commerçants pour une grande majorité d'entre eux et bien souvent assurés de faire fructifier leur entreprise en contrepartie de leur soutien.

Aussi le gouvernement trouve-t-il peu d'opposition pour faire adopter ses lois, d'autant que les députés eux-mêmes n'en proposent guère. Malgré cette faiblesse, le Niger a suscité l'admiration de ses voisins et de l'opinion internationale, avec cette fameuse motion de censure votée par une Assemblée qui compte seulement 25 députés dans l'opposition.

Il y a actuellement une quarantaine de partis politiques agréés au Niger ainsi qu'une vingtaine d'associations de défense des droits de l'homme, qui attestent bien de l'ouverture démocratique du pays. La paix sociale est recherchée et, dans cet esprit, le processus de décentralisation en cours veut donner une place importante au pouvoir des institutions locales comme la chefferie traditionnelle. Les élections locales ont eu lieu pour la première fois le 24 juillet 2004. 265 communes ont vu le jour, dont 205 en milieu rural. La chefferie, est membre de droit du conseil municipal avec un rôle consultatif sans droit de vote. L'actuel découpage administratif (7 départements, 36 arrondissements et postes administratifs) a été davantage morcelé avec la création des régions et l'élection des conseils régionaux.

Le Niger est un pays laïque mais pays à 95 % musulman, on assiste de plus en plus à des débordements : le serment confessionnel fait de plus en plus partie de la vie de tous les jours, demande émanant des acteurs politiques. Il est de bon ton de se faire voir à la prière du vendredi et, il a été demandé aux magistrats chargés de présider les commissions électorales, de prêter serment sur le Coran ou la Bible. La tolérance religieuse est de rigueur, et l'Etat fait un effort pour gérer avec fermeté les débordements fondamentalistes. De nombreuses associations musulmanes sont financées par les pays du Golfe et le Nigeria, notamment dans la région de Maradi. Des idées ont été avancées pour la mise en place d'un conseil supérieur islamique, structure chargée de fédérer les associations musulmanes. Le dialogue interreligieux principalement entre chrétiens et musulmans a pu être amorcé dans la société civile nigérienne, notamment au sein d'associations comme SOS Civisme Niger.

La justice est dans l'ensemble compétente (environ 200 magistrats dont 20 femmes) et fait son travail, acceptant d'être ouvertement sanctionnée, désireuse aussi de se soustraire aux hommes politiques et aux puissances d'argent dont le pouvoir est de plus en plus flagrant dans bien des secteurs de la vie nigérienne.