Monumentos Niza

Imaginée par le sculpteur Sasha Sosno et inaugurée en 2002, la Tête Carrée est devenue le symbole de l'architecture contemporaine de la ville avec ses 30 m de haut et 14 de large. Inaccessible au public, elle accueille en son siège les bureaux de la bibliothèque municipale Louis Nucéra à la tête du réseau B.M.V.R. de Nice (Bibliothèque Municipale à Vocation Régionale). Le système d'éclairage nocturne du bâtiment a été imaginé par l'artiste Yann Kersalé.

Cet hôtel est le témoignage le plus luxueux et le mieux conservé de ce qu'étaient les demeures baroques de la noblesse et bourgeoisie niçoises. Propriété des Comtes Lascaris-Vintimille, il fut édifié à la fin du XVI^e siècle par Jean-Paul Lascaris de Castellar, grand maître de l'ordre des Chevaliers de Malte avec l'aide de son neveu Jean-Baptiste. De style génois, ce bâtiment s'articule autour de deux cours intérieures. Un très bel escalier, véritable puits de lumière, donne accès au premier étage où trônent fièrement les armes des Lascaris : un aigle bicéphale orné d'une croix de Malte. Les peintures d'origine datent du XVII^e siècle tandis que les éléments baroques ont été rajoutés au XVIII^e siècle. Les appartements d'apparat sont décorés de voûtes à fresques et les plafonds sont ornés de fresques à sujets mythologiques dont une superbe Chute de Phaéton. Durant votre visite, ne manquez pas le mobilier des XVII^e et XVIII^e siècles, les tapisseries flamandes, l'apothicairerie fondée en 1738 de style rocaille, la collection complète de vases, fioles et chevrettes ainsi que les collections régionales d'art et traditions populaires. En 1942, la Ville de Nice rachète la bâtiment : entièrement réhabilité et classé Monument historique en 1946, le Palais Lascaris devient le Musée de la Musique de Nice et le deuxième de France par l'importance de sa collection qui réunie environ 500 pièces anciennes européennes s'échelonnant de la saqueboute de Schnitzer (1581) au saxophone Grafton (1960). Cette collection présente également de nombreux instruments fabriqués avant 1800 : guitares baroques, luths, violes et la rarissime flûte à bec de Denner.

Situées sur la colline de Cimiez, ces arènes sont classées aux Monuments historiques. Véritable musée archéologique à ciel ouvert, elles forment une enceinte de 67 m sur 56 et constituent l'un des plus petits amphithéâtres romains connus en France. Réalisées par les Romains au I^er siècle avant J.-C., les " arènes de Cemelenum " ont été le théâtre de nombreuses manifestations : combats de gladiateurs, jeux et autres spectacles grandioses s'y déroulaient régulièrement dans la plus pure tradition des mises en scène de l'Empire romain. Aujourd'hui, avec une capacité qu'on estime autour des 5 000 spectateurs, elles présentent un cadre magnifique pour accueillir certains événements culturels ou folkloriques niçois. Juste à côté, le parc éponyme est un endroit idéal pour pique-niquer au milieu des oliviers, tout près du musée Matisse et du Musée archéologique.

Créé en 1881 par le mécène et banquier Raphaël-Louis Bischoffsheim, l'observatoire de Nice est implanté sur le mont Gros dans un parc de verdure d'une quarantaine d'hectares. Charles Garnier construisit les 15 bâtiments d'époque et Gustave Eiffel réalisa la coupole abritant la lunette principale. Réalisé en pierre de taille de La Turbie, l'édifice principal est formé d'une base carrée dont les quatre façades, parfaitement symétriques et identiques, sont décorées de colonnes ioniques. Sa coupole pèse près de 100 tonnes et coulisse grâce à un système de galets roulant posés sur rails. Pour regarder les étoiles, la lunette de 18 m de long permet des observations plus précises. Depuis 1988, l'observatoire de Nice a fusionné avec le Centre d'études en géodynamique et astrométrie (CERGA) de Grasse pour former un établissement public : l'Observatoire de la Côte d'Azur. L'établissement propose au public des visites guidées toute l'année autour d'une agréable promenade.

Sorte de Jeanne d'Arc nissarde, Catherine Ségurane est une véritable héroïne dans la ville. Ce monument élevé à sa gloire en 1923, symbolise la résistance des Niçois. Selon la légende, cette Madone du Secours, munie d'un simple battoir de lavandière, repoussa l'assaut des Turcs du 15 août 1543 : alors qu'ils grimpaient sur leurs échelles à l'assaut des hautes murailles du château, elle asséna un coup au premier des assaillants et s'empara de son étendard en le précipitant au bas de la muraille.

Surnommé " palais de la préfecture " ou " palais des rois sardes ", il est le lieu de résidence du préfet des Alpes-Maritimes et du président du Conseil Général. Classé au titre des Monuments historiques, ce palais royal fut construit au début du XVII^e siècle pour y héberger les têtes couronnées de la Maison de Savoie. A la Belle Epoque, le livre d'or de la préfecture continue de s'enrichir avec la venue de Napoléon III, tsar Alexandre II, Sadi Carnot, Léopold II et même Clemenceau.

Ouvrage fortifié à vocation militaire, la Tour Bellanda, gardienne de la Baie des Anges depuis le Moyen Age, culmine à 92 m de haut et constitue aujourd'hui l'un des passages obligés pour atteindre le sommet de la colline du château, au sud. Ce monument, vestige d'une tour fortifiée de la citadelle médiévale, fut érigée sur une ancienne acropole. En 1825, elle fut transformée en un simple belvédère avant d'accueillir entre 1831 et 1844, le célèbre compositeur Hector Berlioz qui, inspiré par ces paysages, y a écrit l'ouverture du Roi Lear. Détruite en 1944 puis reconstruite, vous apprécierez le point de vue imprenable qu'elle offre sur la vieille ville, la promenade des Anglais et la baie des Anges après avoir monté les nombreuses marches de l'escalier " Lesage " (ou pris l'ascenseur payant disponible au pied de la tour !). L'édifice abrite aujourd'hui le Musée naval consacré à l'histoire maritime de Nice et sa région.

Palais du XIX^e siècle qui s'étendait jusqu'à la mer, l'endroit (23 hectares) était la demeure du banquier Honoré Gastaud qui y planta de nombreuses essences : araucarias, palmiers, eucalyptus, cèdres qui donnèrent par la suite leur nom à la propriété qui porte aussi l'appellation " Villa Les Palmiers " puis " Les Grands Cèdres ". Le site, qui jouissait d'une renommée importante, était alors très apprécié de la tsarine Alexandra Feodorovna mais aussi de Napoléon III et de l'impératrice Eugénie qui y furent logés lors des grandes festivités. En 1871, le consul Ernest Gambard, marchand d'oeuvres d'art, acquiert le domaine et charge l'architecte Sébastien Marcel Biasini de construire sur cet emplacement une magnifique demeure dans un style à l'italienne : l'édifice est recouvert entièrement de marbre - d'où son surnom - importé de Carrare par 27 bateaux. Devenu un lieu de réception très prisé des bourgeois locaux et de l'aristocratie russe ou européenne, l'endroit sert aussi de galerie d'expositions. Côté jardin, une serre abritant un jardin d'hiver, des pièces d'eau ainsi que des grottes artificielles y sont installés. La propriété fit l'objet au cours de la fin du XIX^e siècle de plusieurs morcellements : le château Barla (aujourd'hui siège du Pérou) et le château de Fabron furent vendus tandis qu'on fit construire l'école Sainte-Hélène sur une parcelle du domaine. Après la mort du consul en 1902, le palais est transformé en un luxueux lupanar. En 1956, l'ensemble du lotissement est vendu à une société immobilière qui le transforme en un ensemble d'immeubles d'habitations. Le bâtiment, désormais encerclé par des barres d'immeubles inesthétiques, conserve malgré tout de sa splendeur et une partie du parc est toujours préservée. Depuis 1960, le palais appartient à la ville de Nice qui y a installé le service des archives municipales.

Cette maison, située au coeur de la vieille ville, est l'unique témoignage restant des maisons peintes d'antan. Très bien conservée, la façade porte un haut-relief représentant un homme et une femme assimilés à Adam et Eve, nus dans le Jardin d'Eden, se menaçant de gourdins. La tradition populaire niçoise dépeint aussi cette sublime fresque comme faisant allusion aux incessantes querelles de ménage des habitants de l'immeuble... Le décor en sgraffito (technique médiévale de sculpture dans le mortier) date de 1584.

Avant d'être un lycée d'enseignement secondaire et universitaire d'où quelques champions sont d'ailleurs issus (Yannick Noah, Henri Lecomte, Guy Forget...), ce grand bâtiment eut une vie mouvementée : construit en 1902 d'après l'architecte Adam Detteloff, ce palace devait tout d'abord héberger la famille impériale russe du Tsar et toute sa suite. Puis, après 10 ans d'activité hôtelière, il fut réquisitionné durant le premier conflit mondial et transformé en hôpital militaire. En 1930, la Ville de Nice l'acquiert pour en faire un lycée. Il est surtout connu des étudiants niçois pour son internat et son option sport étude.

A la fin du XIX^e siècle, l'aristocratie européenne, charmée par la douceur du climat azuréen et la beauté des paysages, se donne rendez-vous à Nice. Dans les années 1880, la reine Victoria d'Angleterre fait cependant remarquer qu'aucun hôtel n'est à la hauteur de ses exigences. Une puissante société d'exploitation de l'époque lui promet alors l'édification d'un palace tout confort : l'Excelsior Hôtel Regina. Les travaux débutent sous la direction de l'architecte Sébastien-Marcel Biasini. L'édifice est de type Belle Epoque et sera achevé en 1897 : grandiose et luxueux, il occupe une surface de 6 260 mètres carrés répartie sur cinq étages avec une longueur de façade sud de 104 mètres. La reine Victoria s'y installe aussitôt dans l'aile gauche : une couronne en fer forgé surplombe encore aujourd'hui ses anciens appartements. A l'intérieur, le palace est d'une grande modernité : ascenseurs à tous les étages, chauffage central, eau chaude, système d'assainissement des eaux usées... Un magnifique jardin privé de 8 250 mètres carrés est aménagé en face de l'hôtel : on y accède par une passerelle en marbre et en métal ouvragé qu'on aperçoit encore depuis la route. Dans cet espace de verdure, pelouses, terrain de badminton et de croquet, piste cyclable et serre tropicale font le bonheur des résidents. Réquisitionné par l'armée pendant la Première Guerre mondiale puis transformé en hôpital, l'Excelsior Hôtel Régina est racheté par une société immobilière en 1920 et le bâtiment devient l'Hôtel Regina. Mais le krach boursier de 1929 conduit les gestionnaires de l'établissement à la faillite : vendues aux enchères, les 400 chambres sont alors transformées en 98 appartements tandis que les nouveaux acquéreurs donnent au site son nom définitif, Le Régina. En arrivant par le boulevard de Cimiez, on peut admirer une statue de marbre blanc datant de 1912 et représentant la reine Victoria recevant des brassées de fleurs offertes par des jeunes filles. Aujourd'hui, le bâtiment sert souvent de décor à de nombreux cinéastes. Façades, toitures, escaliers, terrasses, véranda, grand hall, couloirs et halls secondaires du rez-de-chaussée, éléments de décor (boiseries, blocs de boîtes aux lettres, luminaires, glaces), passerelle d'accès au jardin au-dessus de la traverse Régina, jardin (y compris les façades et toiture de l'ancienne buvette) et le monument à la gloire de la reine Victoria situé sur le domaine public sont inscrits depuis 1992 au titre des Monuments historiques.

Situé sur la colline du Mont-Boron, le bâtiment fut édifié vers 1856 par le colonel écossais du génie anglais en Indes Robert Smith. L'édifice surprend, entre un curieux mélange architectural de styles hindou et médiéval britannique qui lui valut d'ailleurs le surnom de " la Folie de l'Anglais " ou " la Folie Smith ". A la mort de Smith en 1875, son fils vendit le bâtiment au comte Melchior Gurowsky de Wezel. Malheureusement, le comte revend après la Seconde Guerre mondiale la propriété à un investisseur immobilier qui divise l'endroit en plusieurs appartements détruisant pavillons, abris et terrasses aménagées. Aujourd'hui, le Jardin Botanique est classé Monument Historique depuis l'an 2000, de même que l'architecture, colorée et toujours étonnante.

Inauguré en 1893 par Félix Faure, Président de la République Française, le monument du Centenaire commémore le décret portant sur la rattachement du Comté de Nice à la France en 1793 et la création du département des Alpes-Maritimes. La statue en bronze représente une victoire ailée enveloppée dans un drapeau français prêtant serment de fidélité. Le groupe en marbre symbolise Nice se donnant à la France. Face à la Promenade des Anglais, il se dresse en bordure du jardin Albert I^er, le plus ancien parc de la ville.