Guía Azerbaiyán : Politique et économie

Politique
Structure étatique

La constitution de l'Azerbaïdjan a été approuvée par référendum, le 12 novembre 1995, et est entrée en vigueur en décembre de la même année. Ce texte pose les grands principes directeurs de l'Etat azéri : protection de l'indépendance, de la souveraineté et de l'intégrité territoriale ; instauration d'un système démocratique dans le cadre constitutionnel ; établissement d'une société civile ; construction d'un Etat séculaire fondé sur la loi.

La Constitution azérie met donc en place un régime démocratique avec un pouvoir exécutif fort. Le président de la République est élu au suffrage universel direct tous les cinq ans. Il nomme le Premier ministre et appointe les membres du gouvernement. Le pouvoir législatif est entre les mains d'une Assemblée nationale monocamérale, baptisée Milli Medjilis, composée de 125 membres élus au suffrage direct pour cinq ans. Enfin, le pouvoir judiciaire, indépendant du législatif et de l'exécutif, est incarné par la Cour constitutionnelle et la Cour suprême, qui en sont les instances supérieures.

Le président Ilham Aliyev a succédé à son père à la tête du pays le 31 octobre 2003, recueillant près de 77 % des voix. Il a été réélu le 15 octobre 2008, cette fois avec 88 % des voix.

En 2013, après avoir fait passer un amendement l'autorisant à briguer un troisième mandat consécutif, il est élu une troisième fois, avec 85% des suffrages, pour un mandat de cinq ans. L'agence de presse présidentielle était tellement satisfaite de cette réélection que le résultat a été annoncé un jour avant le scrutin... Les nouvelles élections doivent avoir lieu en 2018 et n'entretiennent aucun suspens particulier !

Partis

Les partis politiques azéris ont commencé à se former avant même l'indépendance du pays. Simples groupements informels au départ, ils se sont progressivement structurés et légalisés pour devenir la colonne vertébrale de la vie politique locale. L'Azerbaïdjan est toutefois confronté à une pléthore de partis, comme souvent lors des premiers pas de la vie démocratique d'un pays : on en compte plus de 40 à l'heure actuelle.

Le Parti communiste azéri, le seul autorisé du temps de l'URSS, est formellement dissous en septembre 1991, mais ses membres continuent à être actifs (notamment les proches d'Aliyev) et le parti sera d'ailleurs reformé en décembre 1993. Il est ensuite associé à plusieurs petits partis récents, qui forment le Parti du Nouvel Azerbaïdjan, véritable machine de guerre électorale du clan Aliyev. Celui-ci remporte les élections de 1993 avec 99 % des voix. Le résultat de cette élection " à la soviétique " a évidemment été contesté dans le pays, à cause de l'absence de candidat valable et du parti pris des médias, acquis à la cause Aliyev. Les partis d'opposition sont nés de revendications très différentes les unes des autres, même si on peut considérer que la quête d'indépendance et le souci de souveraineté nationale constituent un terreau commun à tous les partis politiques azéris.

Le principal parti d'opposition, le Parti du Front populaire d'Azerbaïdjan d'où était issu le premier président démocratiquement élu du pays, Abulfaz Elchibey (élu en juin 1992 et renversé par un coup d'Etat en juin 1993), est né en 1989 d'un mouvement populaire réclamant l'indépendance. Il a été enregistré légalement en tant que parti en 1995, même s'il ressemblait encore à l'époque davantage à une coalition d'intérêts qu'à un véritable parti. Le décès d'Elchibey en 2000 a précipité la scission du Front populaire, qui a présenté deux candidats sur des listes concurrentes aux élections parlementaires cette année-là. Il n'est plus représenté depuis que par un seul député à l'assemblée.

Trois autres partis méritent d'être mentionnés : le Parti de l'indépendance nationale a été fondé en 1992 par Etibar Mamedov, un nationaliste radical issu du mouvement du Front populaire, contre lequel il a fini par se retourner. Mamedov s'est présenté en 1998 contre Aliyev lors de l'élection présidentielle, ce qui a valu à son parti d'être régulièrement réprimé par la suite. Le Musavat Parti (Parti de l'égalité) est l'un des plus anciens du pays, puisqu'il existait déjà du temps de la première république d'Azerbaïdjan, entre 1918 et 1920. Le parti a poursuivi ses activités en exil et dans la clandestinité durant la période soviétique, avant d'être de nouveau légalisé en 1992. Grâce à la personnalité d'Isa Gambar, son dirigeant, le Musavat est devenu l'un des deux principaux pôles d'opposition du pays. Sa place à l'assemblée (un seul député), n'est évidemment pas représentative de son activité.

Enfin le Parti démocratique d'Azerbaïdjan, fondé dans la république autonome du Nakhchivan en 1992, a connu un regain d'influence après les élections de 1998, grâce au ralliement de l'ancien président du Parlement, Rasul Guliyev. Ce parti, qui faisait concurrence à Heydar Aliyev dans son propre fief du Nakhchivan, a été accusé de corruption et interdit entre 1995 et 2000.

Lors des dernières élections législatives, en novembre 2015, le parti présidentiel a raflé 69 sièges (il en occupait 71 auparavant). Les candidats indépendants sans étiquette, qui ne sont là que pour la vitrine, occupent désormais 43 sièges. Suit toute un myriade de partis n'occupant qu'un seul siège et étant tous, là encore, plus ou moins proche du pouvoir. Le seul vrai parti d'opposition, le Front populaire d'Azerbaïdjan, occupe également un siège, comme lors de la législature précédente.

Enjeux actuels

La transition démocratique est appelée de ses voeux par l'Occident. Mais elle traîne à se mettre en place, ne faisant pas partie des priorités du gouvernement azerbaïdjanais, et ce dernier est régulièrement épinglé par les ONG liées au droits de l'homme ou à la liberté d'expression. Ce fut le cas notamment lors de l'Eurovision en 2012 lorsque, après avoir redonné du lustre à Bakou pour accueillir la compétition qu'il avait remportée l'année précédente, l'Azerbaïdjan fut critiqué par de nombreux journalistes qui, pour la plupart, découvraient le pays à cette même occasion. Lors de l'organisation de la première édition des Jeux olympiques européens à Bakou, en 2015, les mêmes causes ont produit les mêmes effets. Beaucoup de critiques, peu de changements. Pour les journalistes locaux, la tâche est plus rude, et la liberté d'expression ou la critique mènent souvent à une période de reconditionnement derrière les barreaux. Côté politique, c'est à peu près la même chose : l'opposition est soit muselée, soit docile, et il y a peu de chances de voir la situation évoluer prochainement.

Économie

Depuis son indépendance en 1991, l'Azerbaïdjan est confronté, comme la plupart des anciennes républiques soviétiques, à la difficile transition d'une économie planifiée vers une économie de marché, et surtout à une diversification des revenus. Enjeu majeur pour un pays qui pendant les années 2000 a tiré plus de la moitié de son PIB des revenus du pétrole. La chute des cours du brut a durement impacté l'économie azerbaïdjanaise, mais le secteur énergétique demeure malgré tout le principal poste économique du pays. Dans les années à venir, la diversification sera un défi majeur de l'économie nationale.

Principales ressources

L'Azerbaïdjan dispose d'importantes ressources énergétiques, à la fois off-shore et terrestres.

La principale d'entre elles est évidemment le pétrole, qui est la raison essentielle des investissements étrangers dans le pays et le premier moteur de l'économie locale. La région de la Caspienne représente environ 5 % des réserves mondiales de pétrole, dont l'Azerbaïdjan et le Kazakhstan sont les premiers bénéficiaires. La région produit 2 millions de barils de pétrole par jour et dispose de réserves équivalentes à celles des Etats-Unis (entre 18 et 35 milliards de barils). Le pétrole azéri (dont les réserves sont évaluées entre 7 et 13 milliards de barils) a néanmoins connu une baisse ces dernières années, de l'ordre de 10 %, alors que les prévisions font état d'un doublement de la production dans les 10 années à venir et de revenus faramineux générés par l'Oléoduc BTC (on parle de plus de 150 milliards de dollars à l'horizon 2030). La production actuelle provient de quatre principaux gisements off-shore : Gunesli (qui représente à lui seul 60 % de la production du pays), Girak, Azeri et Kepez.

Le gaz est également une ressource importante pour l'Azerbaïdjan (qui n'est pourtant passé que très récemment de la position d'importateur à celle d'exportateur). Les réserves gazières de la Caspienne sont à peu près équivalentes à celles de l'Amérique du Nord (les réserves avérées se montent à 2 trillions de mètres cubes), avec une production de 60 milliards de mètres cubes par an. L'Azerbaïdjan n'est parvenu que très récemment à rationaliser l'exploitation de ses réserves de gaz : pendant longtemps, les perditions (gaz brûlé en surface) ont été tellement importantes que le pays ne couvrait que 35 % de ses propres besoins en gaz, et était donc contraint à l'importation.

L'Azerbaïdjan possède également des ressources importantes de fer, alumine et cuivre.

La production agricole est en revanche limitée, les seules activités d'ampleur étant la culture du coton et la viticulture. Le secteur primaire est toutefois dopé par le caviar, qui reste une activité importante dans le pays, malgré les restrictions imposées sur la pêche afin de protéger les esturgeons de la Caspienne. Mais ce secteur représente bien peu en termes économiques par rapport au poids lourd pétrolier.

Place du tourisme

Le tourisme local en est encore à ses balbutiements. Les infrastructures cependant se sont beaucoup développées ces dernières années pour accueillir une clientèle de visiteurs essentiellement russes ou qataris. C'est le cas à Bakou, où s'implantent en masse de nombreux hôtels de luxe dans la ville russe tandis que les petits hôtels privés, plutôt orientés moyenne gamme, ouvrent leurs portes un peu partout dans la vieille ville. Le fort potentiel du pays en matière touristique ne devrait pas être négligé bien longtemps, même si la fréquentation par les Occidentaux demeure marginale et essentiellement limitée à la sphère des expats. Il y a sur ce sujet une véritable volonté de faire connaître les richesses du pays à l'étranger. Artisanat, villages de caractère, monuments classés à l'Unesco, sites de découverte uniques comme les pétroglyphes ou les volcans de boue sont autant d'atouts majeurs pour ce pays dans le domaine, sans compter le potentiel touristique balnéaire offert par les rivages de la Caspienne où, là aussi, on rénove et construit à grand train des resorts directement sur les plages. L'Azerbaïdjan multiplie en outre les " coups médiatiques " pour se faire connaître. Organisation de l'Eurovision et de la Coupe du monde de football féminin des moins de 17 ans en 2012, premiers Jeux Européens en 2015 et inauguration du circuit de Formule 1 en 2017 sont autant d'occasions de rénover Bakou et de faire parler de la destination. Sur la période 2010-2016, l'Azerbaïdjan se place ainsi parmi les 10 destinations dont la fréquentation touristique affiche la plus forte croissance, et le tourisme commence à occuper une part non négligeable dans le PIB du pays.

Enjeux actuels
Transition vers une économie de marché

Le passage d'une économie planifiée à une économie de marché s'est fait dans la douleur en Azerbaïdjan, comme dans la plupart des anciennes républiques soviétiques. La plupart des productions industrielles du pays ont fortement chuté après l'indépendance et lors du conflit dans le Haut-Karabakh. A titre indicatif, la production d'électricité, qui se montait à 23 milliards de kilowatts heure en 1991, atteignait à peine 16 milliards de kilowatts heure un an plus tard. Le niveau de vie de la population a également fait un grand bond en arrière au cours des cinq années qui ont suivi l'indépendance : entre 1990 et 1995, le produit national brut azéri a chuté de près de 60 %. Et la libéralisation des prix, largement amorcée en 1992, n'arrange pas le sort des populations : l'inflation atteint 25 % par mois en 1992, et le coût moyen de la vie en 1993 est supérieur de 50 % au revenu moyen !

La stabilisation politique et le cessez-le-feu dans le Haut-Karabakh ont permis à l'économie de redémarrer à la fin des années 1990. Les réformes structurelles, incluant la privatisation des petites et moyennes entreprises, sont appliquées à partir de 2001, aidées par de forts apports de capitaux étrangers dans le pays. La manne pétrolière a en effet commencé à se faire sentir à partir du milieu des années 1990 : le " contrat du siècle ", qui a abouti à la construction de l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan, a été signé en 1994, et la première production de pétrole off-shore date de 1997. L'Azerbaïdjan peut aujourd'hui se vanter d'avoir la meilleure économie des pays de la CEI : une croissance toujours forte, une dette parfaitement maîtrisée, un chômage officiellement stabilisé à 6 % et des exportations dopées par la hausse des cours du pétrole pendant une décennie lui assurent un très confortable excédent commerciale. Le Sofaz (State Oil Fund of Azerbaïdjan), la réserve issue d'une partie des fonds pétrolier et créée par le président pour mieux faire passer les mauvais jours éventuels est passée de 3 à 20 milliards de dollars. De quoi voir venir... Et tant mieux, car la production pétrolière de ces deux dernières années a déçu par rapport aux années antérieures, et la récente baisse des cours du pétrole va largement entamer les finances bakinoises. Le budget 2015 de l'Azerbaïdjan a été bouclé sur une base de 90 US$ le baril, alors qu'il était tombé à 60 US$ fin janvier... Et un cinquième du budget sera avalé au premier trimestre pour les besoins de l'organisation des Jeux Européens de 2015. Autant dire qu'une hausse des cours sera très attendue en Azerbaïdjan...

Diversification

L'exploitation et la production d'hydrocarbures représentent 45 % de la production industrielle du pays, et ce taux monte à 75 % si l'on inclut les activités de transformation liées aux hydrocarbures. Les produits pétroliers comptent pour 90 % des exportations de l'Azerbaïdjan.

La dépendance envers le pétrole est d'autant plus gênante pour le pays que les espoirs qui avaient été placés dans les réserves azéries au milieu des années 1990 ont été depuis largement revus à la baisse. En effet, les nappes de pétrole les plus importantes du pays sont situées dans la Caspienne, ce qui impose des forages off-shore, les plus coûteux.

Ainsi, en 2004, la compagnie Exxon Mobil a décidé d'abandonner ses activités sur le gisement de Zafar-Mashal, après deux années de prospection qui auront coûté près de 100 millions de dollars. Depuis le début du deuxième boom pétrolier du pays, on estime ainsi à un milliard de dollars le montant des investissements pétroliers qui n'ont finalement pas porté leurs fruits à cause d'une exploitation trop difficile et coûteuse.

Le gouvernement azéri encourage donc les investissements étrangers à se diriger vers d'autres secteurs, notamment le gaz avec la découverte en 2011 d'un gigantesque gisement au large du pays, et avec l'agroalimentaire qui aurait besoin de se développer rapidement.

Redistribution

La manne pétrolière permet cependant d'alimenter le budget de l'Etat (auquel elle contribue à hauteur de 50 %) et contribue ainsi à la redistribution des ressources au sein du pays. Un fonds pétrolier a ainsi été créé par le président Aliyev en 2000 : les bénéfices de l'activité pétrolière y sont centralisés et utilisés pour promouvoir d'autres activités. Le fonds atteint aujourd'hui près d'un milliard de dollars et sert essentiellement à aider les populations les plus défavorisées, au développement du secteur privé non pétrolier, et à celui des fonds de pension. Malheureusement, la gestion de ces fonds laisse parfois à désirer, et les bénéfices de l'activité pétrolière peinent à dépasser les alentours de la région de Bakou. Cette situation est en outre exacerbée par la question des réfugiés : des milliers d'entre eux ne sont toujours pas relogés et continuent à vivre dans des camps provisoires. Le fonds pétrolier a contribué au relogement d'une partie d'entre eux, mais le problème des réfugiés pèse toujours lourdement sur l'économie du pays. L'Azerbaïdjan est aujourd'hui marqué par de fortes disparités économiques régionales, et le fonds pétrolier n'est pas une garantie de rééquilibrage pour l'instant.

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