Guía Camerún : Les personnalités célèbres : Cameroun

Jeunes filles du Nord Cameroun.
Jeunes filles du Nord Cameroun.
Francis Bebey

C'est un auteur reconnu et consacré, qui a obtenu au cours de sa carrière de nombreux prix littéraires. Poète, romancier, musicien et musicologue, Francis Bebey est né en 1941, à Douala, et a travaillé pour l'Unesco. Il s'attache dans ses romans à une peinture fidèle et tendre du quotidien camerounais, comme dans Trois petits cireurs. Il est célèbre pour ses poèmes Embarras et Cie, mais surtout pour le roman Le Fils d'Agatha Moudio, qui a reçu en 1968 le grand prix littéraire d'Afrique noire décerné par la maison d'édition CLE. Il deviendra dans les années 1970 un véritable best-seller et une référence incontournable dans la littérature camerounaise. Francis Bebey est décédé à Paris le 28 mai 2001. Pour lui rendre hommage, un centre culturel porte son nom à Yaoundé, où ses textes sont revisités en lecture, en musique et en documentaire.

Calixthe Beyala

Assurément, c'est la tête de proue de la nouvelle génération d'écrivains camerounais. Un auteur reconnu qui, depuis la France où elle vit désormais, s'attache à raconter les existences difficiles des Africains tout en chantant la grandeur de leur culture. Née en 1961, Calixthe Beyala a grandi dans un bidonville de Douala. Une enfance difficile qu'elle évoque à plusieurs reprises dans ses romans et dont elle a réussi à s'extraire à l'âge de 17 ans, en partant pour la France. Après son mariage et un séjour en Espagne, elle se met à écrire et publie son premier roman en 1987. Ses oeuvres sont rapidement reconnues et appréciées, comme en témoigne le grand prix de l'Académie française qu'elle obtint en 1996 pour Les Honneurs perdus. Un succès constant et jusqu'alors jamais démenti, malgré plusieurs accusations de plagiat. Très impliquée dans la vie de la cité, Calixthe Beyala s'est fait également connaître en créant le collectif " Égalité ", une association qui milite en faveur d'une plus grande représentation des minorités afro-antillaises à la télévision.

Bibliographie : C'est le soleil qui m'a brûlée, Stock, 1987 ; Tu t'appelleras Tanga, Stock, 1988 ; Seul le Diable le savait, 1990 ; Le Petit Prince de Belleville, 1992, Albin Michel ; Maman a un amant, Albin Michel, 1993 ; Assèze l'Africaine, Albin Michel, 1993 ; Lettre d'une Africaine à ses soeurs occidentales, Spengler, 1995 ; Les Honneurs perdus, Albin Michel, 1996 ; La Petite Fille du réverbère, Albin Michel, 1997 ; Amours sauvages, Albin Michel, 1999 ; Lettre d'une Afro-Française à ses compatriotes, Mango, 2000 ; Comment cuisiner son mari à l'africaine, Albin Michel, 2000 ; Les Arbres en parlent encore, Albin Michel, 2002 ; Femme nue, femme noire, Albin Michel, 2003 ; La Plantation, 2005 ; L'Homme qui m'offrait le ciel, 2007 ; Le Roman de Pauline, 2009 ; et Les lions indomptables, 2010, Le Christ selon l'Afrique, 2014 font de la native de Douala une écrivaine incontournable dans le paysage littéraire du Cameroun.

Richard Bona

S'il y a bien un Camerounais s'étant fait une place de choix dans la musique jazz, c'est bien Richard Bona. Né en 1967 à Minta dans le centre, Bona Pinder Yayumayalolo, de son vrai nom, est entouré d'une famille de musiciens, dont une maman chanteuse et un grand-père griot et percussionniste. Ce dernier repère très vite l'intérêt du petit Bona pour la musique et lui offre un balafon comme premier instrument à l'âge de quatre ans. Dès l'année suivante, l'apprenti joue à l'église de son village. Passionné, la pauvreté de sa famille ne freine pas son talent, au point de confectionner sa propre guitare à partir de câbles de frein de vélo. L'histoire s'accélère pour le petit Yayumayalolo lorsqu'il déménage à 11 ans à Douala avec son père. Il y découvre le jazz de Jaco Pastorius du groupe Weather Report et se convertit à la basse. A 22 ans, l'enfant de Minta gagne Düsseldorf en Allemagne, puis Paris, où il côtoie les grands de l'époque : Jacques Higelin, Salif Keïta, Didier Lockwood et son compatriote Manu Dibango, pour ne citer que ceux-là. En 1995, et malgré son succès en solo en France, son titre de séjour n'est pas reconduit. Une déception qui devient finalement la chance de sa vie puisque le bassiste quasi trentenaire s'envole pour New York. Un choix bien inspiré puisqu'il est engagé comme directeur musical sur les spectacles du célèbre crooner Harry Belafonte. S'enchaînent ensuite les collaborations prestigieuses. Chaka Khan, George Benson, Queen Latifah, Bobby McFerrin, Paul Simon, et bien d'autres : tous travaillent avec le prodige Camerounais. En 1999 sort Scenes of my life, son premier album. Depuis, Richard Bona, mélomane boulimique, enrichit ses projets avec des artistes de différents continents. En 2012, la Sacem française (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) le gratifie du Grand prix jazz. Le musicien est aussi un entrepreneur. A New York, il investit dans l'immobilier et prend la tête d'une boîte de jazz à Manhattan. Approchant la cinquantaine, le gamin de Minta n'a pas encore pris sa retraite musicale et a sorti en 2016 Heritage, un album teinté de musiques camerounaise et cubaine.

Manu Dibango

Il est le véritable symbole de la musique camerounaise sur le plan national et mondial. Né le 12 décembre 1933 à Douala, Manu Dibango a connu une carrière musicale internationale à succès. Saxophoniste, claviériste, vibraphoniste, compositeur, arrangeur, chef d'orchestre et joueur de marimba, il a très vite apporté à sa musique des airs de rythm and blues, de funk, de soul et de gospel. Au cours de ses années passées en France, il fréquente régulièrement les boîtes de jazz dans lesquelles il fait ses premières armes. En 1960, Manu Dibango regagne son pays, suite aux différents mouvements d'indépendance du Cameroun.

Sa popularité ne cesse de grandir au Cameroun, si bien qu'en 1972, son titre Soul Makossa devient un titre international, contribuant fortement à faire connaître la musique camerounaise à l'étranger.

Le succès est surtout très important aux États-Unis, où le titre devient un véritable tube. En 1979, il intègre aux rythmes traditionnels de la musique camerounaise de nouveaux aspects tels les rythmes du reggae. Le disque intitulé Gone Clear est la fusion de 3 musiques différentes : celle du Cameroun, de la Jamaïque et d'Amérique du Nord.

En 1990, il sort son album Polysonic où, cette fois, après avoir intégré des notions de rythm and blues, de funk, de soul et de reggae, il intègre des éléments de la musique rap aux rythmes traditionnels du bikutsi et du makossa. Il réalise la même année un hommage à Serge Gainsbourg en interprétant à sa manière " La Javanaise ".
Dibango a reçu la Victoire du meilleur album de variétés instrumentales en 1993. Il sort ensuite pour ses soixante ans l'album Wakafrica, un concept où il tente de revisiter le patrimoine et les cultures musicales d'Afrique. Il y invite les artistes Youssou N'Dour, Salif Keita, Angélique Kidjo, Ray Léma, Geoffrey Oryema, etc. Au Cameroun, Manu Dibango est un exemple. Avec Roger Milla, ils sont élus en 2000 Camerounais du Siècle. Ce sont les deux piliers de la culture de tout un peuple amoureux de la musique et du football. Manu Dibango, qui a fêté ses 50 ans de carrière musicale en 2007, a toujours su rester un fils de Douala... En 2011, il a sorti l'album Ballad Emotion et Past Present Future.

Sarah Liengu Etongué

Cette Camerounaise d'origine modeste, mère de 6 enfants, est l'une des plus grandes stars du monde sportif du pays. Parce que, de 1996 à 2008, elle était le vainqueur de la course de l'Espoir, pas moins de 7 fois. L'ascension du mont Cameroun est pourtant une course connue pour être particulièrement difficile et éprouvante, mais pas pour " la star nationale " Etongué !

Le parcours consiste à partir du stade de Buéa (situé au même niveau que la mer), à pied, pour arriver au sommet du mont Cameroun, à 4 100 m d'altitude. À ce petit jeu, Sarah fut intouchable pendant des années. Elle a continué à s'entraîner de la même manière (elle gravit les pentes du mont Cameroun 3 ou 4 fois par mois) ; jusqu'à l'édition 2008, à laquelle, elle a annoncé son départ à la retraite. Sarah, alias " la Reine des montagnes ", a toujours suscité une grande admiration auprès de tous les Camerounais.

Samuel Eto’o Fils

Surdoué. C'est l'adjectif qui accompagne le plus souvent Samuel Eto'o Fils, triple Ballon d'or africain 2003, 2004 et 2005 à seulement 25 ans. Enfant du quartier défavorisé de New Bell à Douala, le jeune avant-centre fait le bonheur de tous les clubs par lesquels il passe. Avenir Club, UCB, puis la Kadji Sport Academy, le tremplin pour la plupart des " Lionceaux " qui veulent s'exiler. Le jeune Eto'o choisit l'Espagne et un obscur club de division 2, Leganes. Il n'a que 16 ans et ses éclairs sur les terrains attirent l'attention du Real Madrid et du sélectionneur camerounais. Lion Indomptable et recruté par le club " merengue " (qui le prête immédiatement au Real Majorque), le prodige poursuit son ascension. Il ajoute deux coupes d'Afrique des nations à son palmarès et une coupe d'Espagne avec Real Majorque, un club sans ambition de la Liga.

Mais le " footballeur camerounais le plus doué depuis Milla " en veut plus. Jouer dans un grand club, disputer la Ligue des Champions et les premières places au classement. Marseille, Madrid et l'Italie lui font les yeux doux.

Le FC Barcelone le séduit. Après plusieurs mois de tractations et contre un chèque de 24 millions d'euros, le club catalan l'arrache à Majorque. Dans une équipe de stars, entouré de Ronaldinho, Giuly et Deco, le Camerounais fait des étincelles et enchaîne les prestations de haut vol. Sa technique et son sens du but ravissent les supporters. Ils l'adoptent définitivement après son but contre le grand rival madrilène, lors du " classico ". Après l'Inter Milan et un tour dans le club russe de FK Anji Makhatchkala et de Chelsea, il évolue actuellement à Everton. Véritable idole au Cameroun, il obtient plusieurs fois le titre de ballon d'or africain.

Marc-Vivien Foé

C'est un jeudi soir que Marc-Vivien Foé entre dans la légende du football camerounais. Un 29 juin 2003 tragique.

Dans la chaleur étouffante du stade de Gerland à Lyon, le Cameroun affronte la Colombie pour une place en finale de la Coupe des Confédérations. Une compétition sans âme et sans intérêt. Sans émotion, jusqu'à la 72e minute de ce fameux match. Au centre du terrain, un homme tombe. Il ne se relèvera plus. Le capitaine des Lions Indomptables est victime d'un malaise. Le match et le tournoi iront à leur terme. Mais pour beaucoup, le temps s'est arrêté avec le coeur de " Marco ". Mort naturelle, diront les médecins.

Le monde du football lui rend hommage. Lors de la finale France-Cameroun. Les deux équipes entrent sur le terrain avec un immense portrait de l'ancien joueur du Canon de Yaoundé, de Lens, de Lyon et de Manchester City. Dans les tribunes, les banderoles fleurissent en son honneur. " Un lion ne meurt jamais, il dort ", lit-on dans les travées du Stade de France. Ses funérailles à Yaoundé seront suivies par des milliers de personnes, dont le président Biya, venues dire adieu à l'homme plus qu'au sportif.

Si le milieu de terrain n'avait ni le talent d'un Eto'o, ni le charisme d'un Milla, sa personnalité inspirait cependant le respect. Généreux jusqu'à l'extrême, le natif de Biteng n'économisa pas. Il consacra tout au long de sa carrière, une grande partie de son salaire à des associations caritatives. Son humilité avait également forcé le respect pour celui qui disait " que pour être grand, il fallait être petit ".

Désormais, Marc-Vivien Foé est un grand. Une rue aux environs du stade Ahidjo à Yaoundé porte son nom. Le lion ne s'éloigne jamais de sa tanière.

Samuel Fosso

Certainement le plus célèbre des photographes camerounais, notamment connu pour ses autoportraits où il incarne des figures africaines et afro-américaines de l'histoire contemporaine. Né en 1962 à Kumba dans le sud-ouest du pays, Samuel Fosso vit d'abord au Nigeria. La guerre du Biafra le rend orphelin et l'oblige à s'exiler en République centrafricaine. C'est donc à Bangui qu'il ouvre son premier studio, alors qu'il n'a que treize ans. Très vite, il choisit l'autoportrait, une approche photographique qui deviendra exclusive dans ses travaux. Sa renommée émerge aux Rencontres de la photographie africaine de Bamako en 1994 lorsqu'il remporte le premier prix, puis se confirme à l'international l'année suivante en exposant à Londres et Paris. Le Camerounais emprunte de nombreuses identités, masculines comme féminines, du marin au chef traditionnel africain en passant par le sportif. En 2008, il présente sa série African Spirits à la galerie parisienne Jean-Marc Patras. Cette fois, le photographe se glisse dans la peau de leaders de l'Afrique post-coloniale et figures du Mouvement des droits civiques aux États-Unis : Patrice Lumumba, Kwame Nkrumah, Mohamed Ali, Angela Davis ou Martin Luther King entre autres. Ces autoportraits en noir et blanc font le tour du monde, au point d'inspirer aujourd'hui de jeunes artistes du continent africain.

Irma

Irma Pany, appelée Irma (son nom de scène) est une artiste camerounaise. Née en 1988 à Bangangté, elle grandit à Douala. En France depuis ses 15 ans, elle poursuit des études en vue de faire du commerce. Diplômée de son école en 2012, c'est sa passion pour la musique qui est plus forte et elle se fera remarquer par ses reprises de chansons qu'elle diffuse sur la plateforme Youtube. En 2011, dans un registre pop/folk, Irma, multi instrumentalise, compose en solo son premier album : Letter to the lord. En 2013, Irma se fait connaître à l'international, notamment grâce à son titre Letter to the lord, utilisé lors d'un spot publicitaire de Google. Elle s'installe alors aux Etats-Unis. Une artiste à la carrière déjà bien lancée.

Françoise Mbango-Etone

Par une belle soirée d'été à Athènes, Françoise Mbango est entrée dans la légende du sport africain. Trois sauts lui auront suffi pour jeter son pays et un continent dans la lumière. C'était un lundi soir du mois d'août. En retombant à 15,30 m lors de la finale du triple saut du concours olympique, Françoise n'a pas seulement pulvérisé son record personnel et le record d'Afrique de la spécialité, elle est devenue la première championne olympique camerounaise en sport individuel !

Après 2 titres de vice-championne du monde en 2001 et 2003, la Camerounaise a atteint la récompense suprême dans le berceau de l'olympisme, un symbole fort pour la jeune femme de 28 ans, dont le destin a souvent été contrariant.

Sans entraîneur à 6 mois des jeux, l'athlète a également appris le cancer de sa mère. Sitôt le concours remporté, elle lui a dédié sa victoire et aussi sa participation aux jeux, soulignant qu'elle s'était battue en hommage à sa génitrice, qui avait subi une chimiothérapie.

Son triomphe a été fêté à travers tout le Cameroun, et son histoire a soulevé une immense vague de sympathie pour cette athlète humble et un peu dépassée par la frénésie qui entoura son arrivée. Les rues de Yaoundé lui avaient préparé un accueil jusque-là réservé aux seuls footballeurs, lors de leurs victoires à la Coupe d'Afrique des nations. Une première qui, espère Françoise Mbango, pourrait faire évoluer le sport africain. " J'espère que cette médaille fera en sorte que, dans mon pays et en Afrique, on comprenne que les sports individuels peuvent unir le monde dans un stade, peuvent donner une belle image d'un pays. " Malheureusement, Mbango qui est aussi connue pour son caractère difficile a disparu des pistes depuis 2005.

Achille Mbembe

Une des figures de proue de la pensée contemporaine africaine. Né en 1957 près de Yaoundé dans la région Centre, ce philosophe et théoricien du post-colonialisme est aujourd'hui professeur à l'université du Witwatersrand de Johannesburg et directeur de recherche du Witwatersrand Institute of Social and Economic Research au sein du même établissement. Il s'implique très jeune dans la vie militante de son pays, avant de poursuivre ses études d'histoire à l'université de la Sorbonne à Paris. Titulaire d'un doctorat d'histoire et d'un DEA en sciences politiques à la fin des années 1980, il enseigne à l'Université Columbia aux États-Unis, ce qui lui permet de se forger une reconnaissance internationale. En 2000, son ouvrage De la postcolonie, rédigé durant son séjour à l'université américaine Berkeley, fait d'Achille Mbembe l'un des penseurs francophones les plus féconds dans les domaines de l'histoire, de la sociologie et de la philosophie politique. Ses travaux mettent en exergue ce qui constitue selon lui les tares de la démocratisation du continent africain : la faillite de l'État, la prédominance de l'économie informelle et la nécessité de l'Afrique à réfléchir sur un modèle de démocratie lui étant propre. Le professeur Camerounais reste aujourd'hui l'une des références en matière d'analyse et de réflexion de l'Afrique post-indépendance.

Roger Milla

Ambassadeur itinérant du Cameroun depuis le début de l'année 2000, Roger Milla est certainement le footballeur camerounais le plus célèbre, tant pour son talent que pour son caractère jovial et ses danses folkloriques en compagnie des autres Lions Indomptables sur les terrains de foot.

Tout le monde garde en mémoire la Coupe du Monde 1990 en Italie et celle de 1994 aux États-Unis, et les buts décisifs qu'il y a inscrits. Grand ami de Louis Nicollin, le président de Montpellier, Roger Milla a disputé 3 Coupes du monde (1982, 1990 et 1994), remporté 2 Coupes d'Afrique des nations (1984 et 1988) et a été élu 2 fois Ballon d'or africain (1976 et 1990) par France Football.

D'autres footballeurs camerounais, évoluant pour la plupart dans les grands championnats européens, viennent toutefois lui disputer la vedette. Il y a tout d'abord le grand Omam Biyik, puis Patrick Mboma, Jean-Pierre Tokoto et celui que l'on a parfois surnommé, au Cameroun surtout, le Yachine Africain ou le Jaguar de Yaoundé, à savoir Thomas N'Kono, qui fut le premier gardien noir à être reconnu pour son talent en Europe.

Yannick Noah

Le tennisman Yannick Noah est sans aucun doute le sportif d'origine camerounaise le plus célèbre. Né en 1960, il a en effet marqué le monde du tennis par son talent, mais aussi par son charisme. Remarqué par le célèbre Arthur Ashe (son idole) de passage au Tennis Club de Yaoundé où Yannick Noah évoluait, il bénéficiera d'une bourse pour approfondir ses connaissances techniques dans le tennis à Nice. Dès lors, il n'aura qu'un seul rêve : gagner un jour le tournoi de Roland Garros. Sa carrière commence sérieusement durant la Coupe Davis de 1982, où il joue en compagnie de son ami Henri Leconte. Les 2 hommes mènent l'équipe de France en finale de la coupe, mais doivent finalement s'incliner face aux États-Unis menés par John McEnroe et Gene Mayer. C'est l'année suivante, en 1983, que Yannick Noah réalise son rêve, en remportant les Internationaux de France à Roland Garros. Deux ans plus tard, il remporte la victoire à Roland Garros en double avec Henri Leconte. Ce seront ses 2 seuls titres en grand chelem.

En dehors des tournois du grand chelem, Yannick Noah a remporté durant toute sa carrière pas moins de 23 tournois majeurs du circuit professionnel international. Il devient capitaine de l'équipe de France de Coupe Davis et remporte le trophée en 1991. En plus de cette grande carrière de sportif, Yannick Noah a organisé de nombreux tournois d'exhibition au profit d'associations caritatives comme celle qu'il a créée avec sa mère : Les Enfants de la Terre. Il se consacre également depuis plusieurs années à la musique, avec beaucoup de réussite. L'un de ses plus grands succès dans ce domaine étant une chanson qui fait immanquablement référence à la victoire en Coupe Davis en 1991 : " Saga Africa "... Toujours créatif, il en est à son 11e album. Admiré au Cameroun, il est resté la personnalité préférée des Français 9 années consécutives.

Alice Nkom

Alice Nkom est une avocate et militante camerounaise, née à Poutkak, dans la région du littoral camerounais, en 1945. Après des études de droit et de sciences économiques entre le Cameroun et la France (Université de Toulouse), elle est diplômée en 1968 de l'Université fédérale du Cameroun et devient la première femme avocate du pays en 1969. Elle commence sa carrière d'avocate en plaidant en faveur des victime de violences et de discriminations policières avant de se consacrer à la défense des droits homosexuels, lorsqu'en 1972, le code pénal camerounais fait entrer une loi anti-homosexualité en stipulant par l'article 347 Bis : "Est punie d'un emprisonnement de six mois a cinq ans et d'une amende de 20 000 a 200 000 FCFA, toute personne qui a des relations sexuelles avec quelqu'un de son sexe". En 2003, elle fonde l'ADEFHO (Association de Défense des Droits des Homosexuels), ayant pour objectif majeur la dépénalisation de l'homosexualité et la protection des personnes accusées. Elle parviendra a obtenir l'acquittement de quelques prisonniers camerounais mais le combat est encore d'actualité et les tensions toujours vives. En 2012, le journal le New Yorker la nomme "Africaine de l'année", et en 2013, elle reçoit le prix Amnesty des droits de l'homme.

Princesse Erika

Cette Française du nom d'Erika Dobong'na est d'origine camerounaise. Ses parents se sont exilés du Cameroun après avoir combattu dans les années 1960 la dictature qui y régnait. Erika entre vite au conservatoire de Paris, mais, dès 14 ans, elle intègre plutôt un groupe de rock. Elle travaillera ensuite en tant que choriste pour Maxime Le Forestier et pour Jean-Louis Aubert, alors leader du groupe Téléphone. Inspirée à la fois par la musique camerounaise, la musique pop, le rock et le reggae, elle sort son premier single en 1988, Trop de blabla, sous le nom de Princesse Erika. Elle revendique son titre de princesse, en hommage à son grand-père, qui était chef d'une tribu camerounaise. Après le succès de Trop de blabla, elle est sacrée " Reine de la tchatche " par le public. Sa renommée se construit peu à peu et franchit un nouveau palier avec la sortie du tube " Faut qu'j'travaille ". Elle enregistre également un titre en duo avec une star de la variété française, Marc Lavoine, et participe à la réalisation de la musique du film Charity Business. Mais ses dernières compositions, notamment l'album Tant qu'il y aura sorti en 1999, sont plus basées sur les procédés utilisés par la variété française que sur ceux du Cameroun traditionnel. Chanteuse confirmée, doublée de comédienne (au théâtre, on l'a vue dans la pièce Le Petit Trésor de Steevy Boulay et de Vincent Azé), Erika est à l'image de l'artiste moderne touche-à-tout.

Les Têtes Brûlées

Ce groupe musical camerounais formé par un ancien journaliste de Cameroon Tribune, Jean-Marie Ahanda, a connu un grand succès en France et aux États-Unis. En 1987, ces jeunes musiciens intègrent la guitare électrique aux rythmes ancestraux du bikutsi. Ils sont surtout réputés pour leur côté excentrique et créatif, utilisant sur scènes des masques, des coiffures étranges alliant crânes rasés et touffes de poils colorés. Le groupe s'est formé autour de Théodore Epémé, guitariste, chanteur, compositeur, alias Zanzibar. Leur début national s'est fait par l'intermédiaire de la télévision camerounaise, qui démarrait à cette époque. En 1988, les Têtes Brûlées viennent à Paris pour effectuer une série de concerts. De cette tournée sortira un film : Man No Run. Malheureusement pour le groupe, alors en plein succès, Zanzibar décède brutalement en 1989. Le groupe continuera cependant d'exister tant bien que mal, enregistrant des arrivées et des départs, au gré de ses sporadiques apparitions. Le succès des Têtes Brûlées a inspiré de nombreux jeunes artistes camerounais. Ce groupe a permis l'explosion du bikutsi moderne.

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