Guía Camerún : Politique et économie

Les régions administratives
Les régions administratives
Politique
Structure étatique

Le Cameroun est une république laïque et bilingue (français et anglais), ayant un régime présidentiel.

La constitution actuelle du Cameroun date de 1972. Elle a été profondément modifiée en 1996, mais n'est pas encore totalement appliquée. Cette révision constitutionnelle a, entre autres, créé une nouvelle organisation administrative du pays, désormais divisé en 10 provinces, modifié la durée du mandat présidentiel (de 5 à 7 ans), adjoint un Sénat à l'Assemblée nationale et consacré le principe de séparation des pouvoirs. Ainsi, le pouvoir exécutif est exercé par le Président de la République, élu pour sept ans à la majorité simple au suffrage universel direct à un tour, assisté de son Premier Ministre, chef du gouvernement. Le pouvoir législatif est détenu par le parlement, divisé en 2 chambres, qui sont le Sénat (100 sièges, soit 10 par province) et l'Assemblée nationale, qui compte 180 députés élus au suffrage universel direct tous les 5 ans. Enfin, le pouvoir judiciaire est exercé par la Cour suprême de Yaoundé, les cours d'appel et les tribunaux d'instance (le système juridique est principalement fondé sur le droit français). Il existe également un Conseil économique et social, qui émet des avis sur toutes les questions importantes soumises à son appréciation et qui est composé de 85 membres nommés pour 5 ans par le Président de la République. Rappelons que l'indépendance a été proclamée le 1er janvier 1960 pour la partie sous administration française, et le 1er octobre 1961 pour la partie sous administration anglaise. Quant à la fête nationale, elle a lieu le 20 Mai (en référence au 20 mai 1972, date de naissance de la République unie du Cameroun et de la création de l'actuelle constitution).

Le Cameroun est découpé en 10 régions, jusqu'en 2008 appelées provinces : l'Adamaoua, le Centre, l'Est, l'Extrême-Nord, le Littoral, le Nord, le Nord-Ouest, l'Ouest, le Sud et le Sud-Ouest. Chaque région est placée sous l'autorité d'un gouverneur et un conseil régional, et divisée en départements (il y en a 58 au total dans le pays) administrés par un préfet. Ces départements sont à leur tour subdivisés en arrondissements (269 en tout), gérés par un sous-préfet, et certains arrondissements sont même organisés en districts, administrés par un chef de district. Enfin, à ces circonscriptions administratives viennent s'ajouter des collectivités territoriales décentralisées (diverses communautés urbaines et des communes rurales). Le Cameroun, sur la scène internationale, continue d'entretenir des relations diplomatiques avec ses anciennes puissances coloniales (France, Angleterre, Allemagne), mais il a également noué des liens étroits avec ses voisins africains et avec la Chine, dont la coopération est loin d'être négligeable depuis la fin des années 1970. Il est également en relation permanente avec les institutions financières internationales, à savoir la Banque mondiale, le FMI, mais aussi l'AFD (l'Agence française pour le développement).

Par ailleurs, le Cameroun a adhéré à un certain nombre d'organisations internationales ou régionales. Il est ainsi membre de l'UA (l'Union africaine), de l'ONU, de la Francophonie, de l'OMT (Organisation mondiale du tourisme), de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) ou bien encore de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale), de l'OCI (Organisation de la conférence islamique), du Commonwealth et de la communauté ACP (pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique).

Les emblèmes nationaux

Ils ont été adoptés en 1957 par l'Assemblée législative du Cameroun (l'ALCAM).

Drapeau : il est formé de trois bandes verticales d'égales dimensions, une verte, une rouge (avec une étoile dorée à 5 branches au centre) et une jaune.

Devise : " Paix, Travail, Patrie " (Peace, Work, Fatherland).

Hymne : Chant de ralliement : " Ô Cameroun ! "

Partis

Les partis d'opposition ont vu leur existence reconnue en 1990 avec l'autorisation de la liberté d'association et du multipartisme. Depuis cette ouverture démocratique, on compte près de 175 partis politiques légaux au Cameroun. Toutefois, seuls ceux qui sont représentés à l'Assemblée nationale animent véritablement la vie politique du pays. Ces partis sont le RDPC (le parti de Paul Biya, actuellement au pouvoir), le SDF (Social Democratic Front), l'UNDP, l'UPC, le MLJC et le MDR.

Économie
Vendeuses peules sur les bords du lac Tchad, Hilé Halifa.
Vendeuses peules sur les bords du lac Tchad, Hilé Halifa.
Principales ressources
Pêche sur le lac Maga.
Pêche sur le lac Maga.

Agriculture. Depuis 1963 (proclamée " année du paysan "), l'économie camerounaise a connu de profondes mutations dans le but de dynamiser ses différents secteurs productifs. Mais, l'agriculture, présente dans toutes les régions du Cameroun et profitant de la variété des climats et des sols, reste la base de cette économie. Elle assure l'autosuffisance alimentaire du pays à hauteur de 95 %, emploie la majorité de la population et représente encore près de 50 % des recettes d'exportations.

On note toutefois une production orientée de plus en plus vers les produits vivriers (manioc, igname, banane plantain, macabo, taro, maïs, patate douce, mil, sorgho, arachide, céréales, riz...), aux dépens des cultures de rente ou commerciales (café, cacao, banane, palmiers à huile, hévéas, dont on extrait le caoutchouc, coton, tabac, thé...), qui alimentent traditionnellement les exportations et les industries de transformation agroalimentaires, et qui subissent la baisse des cours mondiaux et souffrent du mauvais réseau de transport.
Celui-ci empêche leur bonne distribution, entraînant des difficultés d'approvisionnement en intrants, un manque de contrôle de la qualité des produits, de formation et de crédits pour les petits producteurs.

Banane. La culture de la banane s'est développée au Cameroun au début du XXe siècle, en 1907 plus exactement, sous l'influence allemande. D'abord concentrée dans la région de Buéa et Limbé (les premières exportations furent réalisées par le wharf de Tiko en 1914), elle s'est ensuite étendue à d'autres parties du pays, pendant l'occupation anglaise puis française.

En raison des aléas climatiques, des maladies et des problèmes politiques liés à l'accès du pays à l'indépendance, la production bananière camerounaise a connu une évolution en dents de scie jusqu'en 1968, date à laquelle le gouvernement décida de créer l'OCB (Organisation camerounaise de la banane), pour tenter de rationaliser et de moderniser l'exploitation de la banane à partir des parcelles des petits planteurs locaux.
Avec la privatisation de l'OCB en 1990, cédée à la Compagnie fruitière Import, et la restructuration du secteur (amélioration du système de transport, nouvelles méthodes d'irrigation, emploi de traitements phytosanitaires dans les grandes plantations du sud, notamment celles de Tiko), l'industrie bananière camerounaise, qui emploie plus de 50 000 personnes (le deuxième employeur du Cameroun), a connu un nouvel essor. Avec 300 000 tonnes exportées chaque année, la banane est l'un des premiers produits à l'exportation en contribuant à hauteur de 6 % au produit intérieur brut (PIB) du Cameroun. Les principaux producteurs de bananes sont aujourd'hui regroupés dans une association, l'ASSOBACAM (Association bananière du Cameroun), chargée de défendre leurs intérêts et de veiller à la compétitivité de la banane camerounaise sur le marché européen. Ses principales concurrentes sont les bananes d'Amérique latine et des Caraïbes, mais aussi, celles, plus proches, de la Côte-d'Ivoire. Mais le Cameroun reste tout de même le premier exportateur de banane des États Afrique - Caraïbes - Pacifique. Autant dire que ce secteur économique du pays a vraiment la banane ! Et la France aime cette banane, car à elle seule, elle absorbe près de 90 % des exportations camerounaises de bananes... Il paraît qu'elles sont plus douces et de meilleure qualité que celles des Antilles.

Bois. La forêt camerounaise couvre le tiers de la surface du pays et les espèces qui y poussent sont très variées (on a en effet dénombré près de 300 essences différentes, comme l'acajou, l'ébène, le sipo, le sappeli, l'azobé, l'ilomba). Toutefois, l'exploitation forestière menace le développement durable du pays. En effet, près de 80 % de la forêt tropicale est en exploitation, souvent illégalement, et les prévisions annoncent dans les prochaines années une destruction de cette ressource si les modes d'exploitation ne sont pas rapidement modifiés.

Pour contrôler l'exploitation du secteur bois, le gouvernement s'est doté de deux organismes compétents, à savoir l'Onadef (Office national de développement des forêts) et le Minef (Ministère de l'environnement et des forêts). En 2001, la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) vient leur prêter main-forte. Depuis, le taux de déforestation est fixé à 0,6 % par an, soit 20 000 ha l'année ; et l'Onadef oeuvre pour la régénération de la couverture forestière en plantant des arbres ; ainsi, environ 1 000 ha sont reboisés chaque année.
Le secteur forestier contribue fortement à la formation du produit intérieur brut, à hauteur de 6 % avec un chiffre d'affaires estimé à plus de 400 milliards de francs CFA par an, juste derrière les matières premières et le pétrole. L'Europe (France, Allemagne, Italie, Espagne) constitue le principal acheteur du bois camerounais.

Cacao. Depuis l'indépendance et jusqu'au début des années 1990, c'est le gouvernement qui fixait les cours. Cela avait ses inconvénients, mais aussi ses avantages, puisque les producteurs connaissaient à l'avance le prix exact auquel leur cacao serait acheté.

Depuis 1991, le secteur du cacao et du café est géré par l'ONCC (Office national de cacao et de café, bras séculier de l'État) et le CICC (Conseil interprofessionnel du cacao et du café, structure de concertation des opérateurs privés). À leur côté, différentes structures locales et organisations internationales évoluent.
En 2011, le Cameroun a enregistré une production reccord s'élevant à 240 000 tonnes de cacao. Le Cameroun occupe aujourd'hui le 5e rang, avec une production cacaoyère qui représente 4,5 % de la production mondiale. La culture du cacao a nettement évolué au cours des dernières décennies. Modernisée, elle réclame de plus en plus de connaissances et d'adaptation aux techniques nouvelles : ramassage, élevage, traitement des cabosses.

Café. Le Cameroun produit aussi bien du robusta, variété la plus importante, cultivée dans les régions de l'Ouest, de l'Est, du Sud et du Littoral, que de l'arabica, essentiellement cultivé dans la région plus élevée de l'Ouest, où les cultivateurs sont regroupés en coopératives autour de l'UCCAO (Union centrale des coopératives agricoles de l'Ouest).

La production est ensuite exportée vers l'Europe, la France, l'Italie, l'Allemagne et l'Angleterre en tête. L'arabica camerounais est de très bonne qualité, mais les rendements restent faibles en raison principalement du vieillissement des plantations et du manque de moyens des planteurs.

Coton. Le coton aime les terres sèches, aussi le retrouve-t-on dans le nord du pays, dont il constitue l'une des principales richesses agricoles. Sa culture a commencé dans les années 1950, à l'initiative de la Sodecoton (qui, à l'époque, s'appelait CFDT). La production de coton (coton graine ou coton fibre) emploie aujourd'hui plus de 3 000 salariés, avec une production annuelle de 260 000 tonnes de coton graine. Loin des 360 000 tonnes produites en 2006-2007 avant la chute des cours mondiaux en 2008, le Cameroun se rapproche toutefois peu à peu de l'objectif de 300 000 tonnes de production annuelle nationale en 2015. De 110 000 tonnes en 2009-2010, il est passé à 180 000 tonnes en 2011- 2012 puis à 230 000 tonnes en 2012-2013. C'est une culture qui reste encore essentiellement artisanale.

Gnetum. Le mot est utile et pratique dans les mots croisés ! Le gnetum, appelé aussi gnète, est un enjeu économique important pour l'agriculture camerounaise. En effet, cette plante grimpante, dont on consomme les feuilles, mélangées avec d'autres légumes (on en fait une sauce avec de l'huile de palme ou d'arachide) ou seules, et pouvant accompagner des viandes ou des poissons fumés, fait l'objet d'un commerce grandissant avec le Nigeria, qui en importe près de 3 000 tonnes par an. Elle est donc cultivée et exportée à partir d'Idenau, un village de pêcheurs situé sur la côte, et de Campo, situé dans la province du Sud près de Kribi. La demande nigériane (la culture intensive et la déforestation l'ont fait pratiquement disparaître dans ce pays) a fait monter les cours, ce qui est bien sûr une aubaine pour les exportateurs camerounais, mais inquiète aussi en raison des risques de surexploitation agricole. Le gnetum s'appelle, selon les endroits, eru (ou ero), koko ou okok. L'eru est donc progressivement devenu une très bonne monnaie d'échange pour les paysans du sud du pays, et pas seulement pour le Nigeria. L'exportation est massive, à des prix qui font rêver les agriculteurs camerounais, très satisfaits des 500 FCFA qu'ils obtiennent par kilo, même si la gnète est revendue 6 fois plus cher au Nigeria et au Gabon et 20 fois plus encore en Europe.

Maïs. Le maïs est une céréale qui a besoin d'un sol riche. Il est donc très présent dans l'ouest du Cameroun qui concentre plus de la moitié de la production nationale, mais on le retrouve dans pratiquement tout le pays, notamment dans l'Adamaoua et dans le Nord, où il remplace peu à peu les autres céréales. Il est utilisé dans l'alimentation bien sûr, mais il fournit également les brasseries installées au Cameroun. En outre, son rendement a pu être amélioré grâce au développement de nouvelles variétés, plus robustes et mieux adaptées au climat et aux sols locaux.

Pêche. Malgré les 400 km de côtes que possède le Cameroun et ses nombreux lacs et cours d'eau, la pêche, qu'elle soit traditionnelle ou industrielle, reste peu développée. Pour améliorer le secteur, le gouvernement a progressivement mis en place une vingtaine de centres d'alevinage qui sont des structures de vulgarisation, avec aujourd'hui environ 15 000 étangs produisant 400 tonnes d'une valeur de 3 000 millions de FCFA. Les principaux ports du pays sont ceux de Douala, Limbé et Kribi, et la pêche artisanale représente 90 % de l'activité du secteur. La pêche fluviale ou lacustre est surtout concentrée dans le nord du pays, à savoir dans le lac Tchad et les fleuves Chari et Logone, réputés être deux des plus poissonneux d'Afrique.

Plusieurs problèmes empêchent toujours l'industrie de la pêche de se développer. Tout d'abord, le secteur manque de moyens adaptés. En effet, un bateau bien équipé coûte très cher, et aucun jeune aujourd'hui n'a les moyens de se lancer dans l'aventure. Un programme d'aide, via la CDPM (Caisse de développement de la pêche maritime) a progressivement été mis en place (prêt de bateaux, d'équipements, facilité de crédits), mais les résultats restent bien maigres, et le potentiel piscicole des grands bassins hydrologiques du pays, comme la retenue de Lagdo, n'est pas exploité comme il devrait l'être. Le second grand problème auquel se heurte l'industrie de la pêche est celui du transport, car le réseau routier et ferroviaire ainsi que le manque de camions et de containers réfrigérés ne permettent pas de commercialiser de manière fiable du poisson frais. Du coup, le produit de la pêche est en général séché ou fumé pour pouvoir être plus facilement conservé.

Industrie. Le secteur secondaire camerounais est très diversifié. Le Cameroun possède en effet des industries métallurgiques (aciérie, production d'aluminium avec la société ALUCAM détenue par le groupe français Péchiney), des industries chimiques (plastique, savonnerie, cimenterie, peinture et colle, etc.), des brasseries (les Brasseries du Cameroun appartiennent au groupe Castel), des industries textiles, forestières, agroalimentaires (qui réalisent environ 50 % du chiffre d'affaires du secteur industriel) et bien sûr des industries pétrolières. Le pays dispose également de ressources naturelles et énergétiques importantes, même si elles sont souvent sous-exploitées : eau (elle permet, entre autres, la production d'électricité), pétrole (surtout exploité dans la région de Limbé, où se trouve le gisement off-shore du Rio del Rey, et dans les bassins de Douala et de Kribi), gaz naturel (le Cameroun possède d'énormes réserves estimées à plus de 100 milliards de m3), mais aussi minerai de fer, bauxite, rutile, étain et or. Malheureusement, le secteur pétrolier, moteur de l'économie camerounaise jusque dans les années 1980, se replie inexorablement, et seule la découverte de nouveaux gisements permettra d'inverser la tendance. Néanmoins, la construction de l'oléoduc Tchad-Cameroun favorise fortement l'emploi de la main-d'oeuvre locale et le secteur de la construction. Depuis 2010, de grands projets ont été entamés pour booster le secteur industriel du pays. Parmi ces projets, il y a l'énergie ; en effet, le pays a amélioré ses installations dans ce domaine, les ville de Yassa et de Limbé en ont profité, avec leur nouvelle centrale thermique (coût des travaux : une soixantaine de milliards de francs CFA) ; avec le centre thermique de Kribi et les barrages, sur le fleuve Sanaga, en construction ou en étude, le Cameroun sera un des plus grands producteurs énergétiques de l'Afrique (avec une production énergétique nationale équivalant à plus de 2 000 mégawatts), une aubaine qui lui permettra d'exporter son énergie au Tchad.

Échanges extérieurs. Au Cameroun, le trafic portuaire est de 4 à 5 millions de tonnes de marchandises par an. Le port de Douala est encore la principale porte d'entrée et de sortie des marchandises, et sert de débouché maritime pour des pays comme le Tchad, la République centrafricaine et la partie nord du Congo. Les trois autres ports importants du Cameroun sont ceux de Limbé, de Kribi (surtout dédié au commerce du bois en provenance de la province de l'Est et des pays voisins) et de Garoua dans le Nord (il s'agit d'un port fluvial fonctionnant essentiellement pendant la saison des pluies, de fin juillet à fin septembre, dont l'activité principale reste le commerce d'engrais et de coton). Le projet de construction du port en eau profonde de Kribi est en train de se finaliser, le premier gros navire est entré dans le port en juillet 2014. Il peut accueillir des bateaux de 100 000 tonnes, alors que l'actuel grand port de Douala se limite à l'accueil de navires de 15 000 tonnes. Cela va modifier considérablement l'horizon économique du pays, qui peut devenir une plate-forme incontournable dans les échanges commerciaux avec les pays de la sous-région et du monde.

Les chemins de fer, très peu développés, sont peu utilisés pour le transport de marchandises (sauf sur la ligne Yaoundé-Ngaoundéré), la quasi-totalité du trafic intérieur se faisant par camions, malgré le mauvais état des routes et l'insuffisance du réseau.

Avec les états voisins, le Cameroun s'est impliqué dans la création et le développement de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale), qui a vu le jour à N'Djaména, au Tchad, en 1994, pour succéder à l'UDEAC (Union douanière et économique de l'Afrique centrale). Les pays concernés par cette nouvelle organisation sous-régionale sont le Cameroun, le Tchad, la République centrafricaine, la Guinée équatoriale, le Gabon et le Congo. Ces 6 pays ont organisé le premier sommet de la CEMAC à Malabo, capitale de la Guinée équatoriale, en juin 1999. Les dirigeants des pays membres ont posé un certain nombre de questions et soulevé quelques problèmes fondamentaux comme celui des infrastructures de communication et de transport, notamment routières et ferroviaires, très insuffisantes et représentant donc un véritable handicap pour l'essor des échanges transfrontaliers. Une foire s'est également déroulée au Cameroun en 2012, dans le cadre des Journées CEMAC, pour s'accorder sur les priorités. Favoriser les échanges par la route, mais aussi par la mer. Dans ce but, plusieurs travaux sont en cours, comme les axes routiers Douala-Bangui et Douala-Ndjamena, dont le tronçon Ayos-Bonis a été inauguré le 23 août 2012.
Avec un fort PIB (par rapport à la zone CEMAC), des exportations de plus de 5 700 milliards de FCFA et des importations de 9 000 milliards de FCFA, on peut affirmer que les échanges commerciaux du Cameroun se portent assez bien ; malgré un ralentissement du taux de croissance de 2,9 % en 2008, le taux s'est élevé, selon les estimations, à 4,6 % en 2013.

Cacao et chocolat

Comment se fait-il qu'un pays qui est encore l'un des principaux producteurs et exportateurs de cacao au monde soit obligé d'importer de la poudre de cacao à des conditions financières défavorables qui fixent les prix du chocolat à un niveau tel qu'une grande partie de la population, défavorisée, ne peut se l'offrir ? Il y a bien là un paradoxe, qui s'explique en réalité par le fait qu'une petite partie seulement du cacao camerounais, normalement destiné à l'exportation, est transformée localement en beurre et poudre de cacao pour produire du chocolat, à boire ou à croquer. En effet, dans le passé, une partie du cacao (en général celle de moins bonne qualité) était conservée dans le pays et revendue à des cours définis par l'État. Aujourd'hui, la totalité de la production peut être exportée, ce qui oblige les entreprises camerounaises qui veulent s'en procurer à l'acheter au prix du cours du moment qui, malgré sa baisse ces dernières années, semble rester trop élevé. Du coup, ces entreprises, soucieuses de préserver leurs marges, se fournissent à l'étranger, à travers des filières commerciales parfois très compliquées.

Place du tourisme

Décrété il y a quelques années seulement facteur de développement par le gouvernement, le tourisme au Cameroun aujourd'hui bénéficie d'une prise de conscience collective... L'objectif avoué du gouvernement était d'accueillir plus de 500 000 touristes par an, pour pouvoir figurer au palmarès des destinations touristiques reconnues par l'OMT (Organisation mondiale du tourisme), une place acquise en 2014, lorsque le pays a franchit le palier des 500 000 visiteurs par an.) Les derniers chiffres publiés par le ministère camerounais du Tourisme et des Loisirs montraient des perspectives encourageantes, avec notamment une hausse de fréquentation de 10 % entre 2012 et 2013. Si depuis, les événements majeurs touchant le nord du pays pourraient faire baisser le sens de la courbe, les chiffres restent encourageants. En effet, en 2016, plus de 1 100 000 touristes ont visité le pays (sources : Jumia Travel Hospitality Report 2017). Ce sont les stations balnéaire, Limbe, Kribi du sud du pays ainsi que les zones Est et Ouest du pays qui attirent le plus de monde.

Enjeux actuels

Le Cameroun a vu son économie tirée par le café, le cacao, la banane et le coton jusqu'en 1977, puis par le pétrole jusqu'en 1985 (à la faveur du 2e choc pétrolier), ensuite par le bois. Entré depuis 1986 (année du contre-choc pétrolier) dans une crise économique sévère (le PIB a chuté de 30 % entre 1985 et 1993) dont il ne s'est toujours pas entièrement relevé, le pays a dû se soumettre à l'ajustement structurel demandé par le FMI et mettre en place de nombreuses réformes. Les plans de relance mis en oeuvre n'ont pu tous être menés à bien, et le Cameroun se trouve aujourd'hui avec un endettement extérieur de 3,455 milliards de dollars (2013). Les pays développés, et notamment la France, tentent de soutenir le développement économique du Cameroun par des investissements directs, une coopération technique et des aides à la production entre autres, mais les efforts restent insuffisants et les avancées timides.

Les enjeux actuels du gouvernement sont de plusieurs natures. Tout d'abord, augmenter la production énergétique du pays, pour être autosuffisant et pouvoir exporter l'électricité dans les pays voisins, comme le Tchad. Ainsi, on a récemment assisté à l'ouverture des centrales thermiques de Yassa, de Limbé et Kribi. Kribi, la cité balnéaire, est également choisie pour abriter le plus grand port du pays en eau profonde, prévu pour accueillir de gros navires et donner un coup d'accélérateur à la croissance économique. L'accès à l'eau potable constitue un autre enjeu de taille, socialement nécessaire, car seulement 58 % de la population urbaine jouit d'un accès aux installations d'assainissement améliorées, alors qu'en milieu rural la question est encore plus venimeuse. Avec la création de Camwater, le gouvernement vise une meilleure desserte urbaine et rurale. C'est dans ce cadre que Douala s'est vu doté d'une nouvelle usine de production d'eau potable ayant une capacité de 50 000 m3/jour.

On assiste actuellement à une relance de l'économie camerounaise. L'objectif déclaré est de mettre le Cameroun sur la voie de l'émergence à l'horizon 2035. Les autorités ont lancé un programme de 15 grands projets : barrage de Lom Pangar, port et centrale à gaz de Kribi, plan thermique d'urgence, compagnie aérienne Camair CO, centrale hydroélectrique de Mem'vele.

Les travaux de la centrale de Mem'vele et du détournement du pipe-line ont commencé le 3 août 2012, et la construction du barrage de Lom Pangar qui en dépend a elle aussi débuté. La régulation du fleuve Sanaga pourrait faire bénéficier le Cameroun d'un potentiel hydroélectrique non négligeable (jusqu'à 3 000 MW).

Toutefois, le Cameroun pêche par un rythme de mise en oeuvre très lent des investissements, ce qui pousse le FMI, malgré des chiffres de croissance positifs, à revoir constamment les estimations de croissance globale.

Le Cameroun et l’initiative PPTE

En 2005, le Cameroun a signé avec les institutions de Bretton Woods (Banque mondiale et Fonds monétaire international) un programme triennal mettant un accent particulier sur la lutte contre la corruption, la maîtrise du budget et la privatisation des sociétés d'État. Le 26 avril 2006, le pays a atteint le point d'achèvement de l'initiative des pays pauvres très endettés. Grâce à cette prouesse (difficilement réalisée du fait que le pays a du mal à absorber les financements représentant le montant des dettes à rembourser à ses créanciers), le Cameroun a bénéficié d'une annulation de sa dette extérieure évaluée à 1 400 milliards de FCFA, et de 400 milliards de FCFA de dette publique jusqu'en 2008. Cette initiative des institutions de Bretton Woods a pour objectif de lutter contre la pauvreté à travers le financement des secteurs sociaux (santé, éducation, infrastructures routières).

Le franc CFA

Il s'agit du franc de la Communauté financière africaine. Cette monnaie a été mise en place juste après la Seconde Guerre mondiale dans les anciennes colonies françaises d'Afrique, avec une valeur fixe par rapport au franc français (aujourd'hui remplacé par l'euro), garantie par la métropole. À l'origine, le taux de change était de 1,70 FCFA pour 1 FF, mais ce taux de change est passé à 2 FCFA pour 1 FF dès 1948, puis à 50 FCFA pour 1 FF au moment de la mise en place du nouveau franc en 1960. Cette parité reste inchangée jusqu'en 1994, date à laquelle (le 11 janvier très exactement) elle est fixée à 100 FCFA pour 1 FF. Les pays d'Afrique concernés par cette Zone Franc sont divisés en 2 sous-ensembles économiques : d'un côté l'Union économique et monétaire ouest africaine, de l'autre l'Union douanière et économique des États d'Afrique centrale, dont le Cameroun fait partie, avec 5 pays voisins (Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et République centrafricaine). L'UEMOA regroupe quant à elle 7 pays d'Afrique de l'Ouest, à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Côte-d'Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. Les liens économiques symbolisés par ce franc CFA se sont peu à peu relâchés avec le désir d'indépendance des États d'Afrique concernés (certains pays ont d'ailleurs préféré quitter la zone pour créer leur propre monnaie).

Un relâchement sanctionné notamment par les accords de 1973, par lesquels la France limitait son action dans l'administration de l'UEMOA et encourageait ces pays à recourir à des financements extérieurs. C'est face aux difficultés économiques croissantes sur le marché des matières premières et à la vive concurrence commerciale de pays utilisant l'arme de la dévaluation pour renforcer leurs positions sur les marchés, que la nécessité d'une modification de la valeur du franc CFA s'est imposée dès les années 1980, ce qui conduisit finalement à la dévaluation de janvier 1994. Aujourd'hui, le franc CFA se porte bien.

afrimarket.fr, service innovant de courses en ligne

Afrimarket a été fondée en mars 2013. Tournée vers l'achat de marchandises par un proche en Europe pour ceux restés sur le continent, la start-up de commerce en ligne permet d'acheter des biens à un destinataire en Afrique, à la place d'un envoi d'argent classique. De quoi concurrencer les services de transfert de fonds tels que Western Union et Money Gram. Déjà présente dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, la société s'étend vers le reste de la partie francophone du continent en développant un réseau logistique et en nouant de nombreux partenariats avec des fournisseurs locaux. Désormais, l'entreprise propose des bons d'achat identifiables en magasin et des offres d'e-commerce. Des bons d'achat peuvent même être envoyés par téléphone. Le destinataire peut ensuite régler ses achats dans les centres commerciaux du Cameroun. Couvrant une bonne partie du pays, ce service bouscule le modèle classique d'envoi d'argent de l'expatrié africain parti en Europe aux proches restés au pays, et annonce une nouvelle forme d'entraide directement liée aux nouvelles technologies et l'accès à Internet.

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