Guía Camerún : Le Cameroun en 50 mots-clés

Arachide

L'arachide ici est reine, elle existe sous toutes les formes : salée, grillée, bouillie, en pâte, en huile, en paquet ou en bouteille. La cacahuète telle qu'on la connaît en Europe a peu cours ici. Dans les rues, les bars, sur les étals, le seul accompagnement reconnu de la bière et autres boissons, c'est l'arachide. Semblables à nos " cacahuètes ", quoique moins salées, les arachides se présentent aussi à leur état naturel dans leurs coquilles et sont souvent vendues par des enfants, 100 FCFA le paquet. Un peu plus chère, " l'arachide préparée " est également disponible, le plus souvent dans de vielles bouteilles de whisky où les graines ont été rentrées une par une. Plus qu'un apéritif, l'arachide constitue une composante importante pour plusieurs mets traditionnels tels que le N'dolé.

Arki

Nom générique de plusieurs types d'alcools distillés à partir de vin de palme, de rafia, de maïs, de manioc ou de fruit. Ces alcools (en principe illégaux), parfois surnommés " African Gin " ou encore " Odontol ", du nom d'un dentifrice, sont des alcools camerounais typiques, largement consommés, car faciles à trouver et pas chers. Parce qu'ils sont produits de manière anarchique, souvent en dehors de tout contrôle (on peut acheter une bouteille auprès d'un distillateur artisanal pour seulement 700 FCFA), ces véritables tord-boyaux font des ravages dans la population. On peut l'appeler " Arki " dans les provinces du Centre et du Sud, mais " Haa " (issu de l'onomatopée que fait le consommateur qui vient d'avaler cet alcool. Il est brûlant) dans les provinces du Littoral et du Sud-Ouest.

Banane

La banane est la reine des fruits au Cameroun. Elle revêt diverses formes, toutes aussi alléchantes. Sur les bords des routes de la région tropicale, des régimes entiers de petites bananes douces sont vendus pour quelques centaines de francs. Très sucrées, elles sont délicieuses. La banane plantain, la plus grande des bananes, accompagne de nombreux plats après avoir été soit frite dans l'huile, soit cuite au bain-marie, ou encore pilée. C'est la pomme de terre du Cameroun. Elle se mange verte ou mûre. Dans la région du Sud-Ouest, les bananeraies sont omniprésentes. Toutes appartiennent à la puissante Cameroon Development Corporation (CDC), le 2e employeur du pays après l'État. Le Cameroun a vraiment la banane !

Bar

Peu de rues ont des noms au Cameroun. Ici, pour s'orienter, il faut absolument connaître les noms de points stratégiques et ces débits de boissons très fréquentés servent de repères à ceux qui viennent ou qui vivent au Cameroun. Pour l'histoire, le premier mouvement pour l'indépendance du pays est né dans un bar, celui de " Chez Sierra ", à Douala, en 1948.

Bière

C'est la boisson favorite des Camerounais. Partout, même dans les villages les plus reculés, les grandes bouteilles de 75 cl sont servies plus ou moins fraîches. Il faut savoir qu'au Cameroun, les bières sont tout de même un peu africaines puisque beaucoup de marques de bière européennes sont brassées localement sous licences.

Boukarou

Les boukarous sont des cases traditionnelles rondes qui retiennent la fraîcheur et où il est très agréable de se poser, un livre ou un verre à la main. Plusieurs établissements touristiques ont repris cet esprit de tradition pour en faire profiter les voyageurs. Ainsi, des hôtels et des restaurants surtout à Yaoundé et à l'intérieur du pays, beaucoup moins à Douala, présentent des spécimens remarquables.

Call Box

Petit commerce, en général signalé par un parasol paré de panneaux aux noms des opérateurs représentés, ancêtre du crédit téléphonique : vous appelez avec le téléphone du commerçant et il vous facture aux 30 secondes. Depuis il vend aussi des recharges de crédit et des cartes téléphoniques. Il peut vendre également des boissons, des bonbons au détail, des cigarettes, des mouchoirs, des fruits, etc.

Camfranglais

C'est le français parlé spécifiquement par les jeunes Camerounais. Il est composé de mots empruntés à la fois aux langues locales, à l'anglais et au français. Exemples, pour dire " j'ai eu de la chance ", vous entendrez " j'ai eu le ntong " ; " je vais à la maison " = " je go au mboa " ; " regardez cette fille " = " see cette go ", etc. Il est aussi parfois agrémenté d'expressions, de proverbes et de mots souvent très imagés et amusants. En voici quelques exemples : quand on dit d'une personne ou d'une chose qu'elle est " gâtée ", c'est qu'elle est fichue, cassée, mal en point ; le verbe " supporter " est employé pour dire qu'il faut attendre (ex : tu dois supporter = tu dois attendre) ; une " audience " avec quelqu'un n'est rien d'autre qu'un entretien ou un rendez-vous ; " être sage " signifie être prudent ; " présentement " s'emploie en général à la place d'actuellement ou de maintenant ; quand vous entendez dire qu'il a plu " sauvagement ", comprenez qu'il a beaucoup plu ; " esquiver une voiture " signifie l'éviter ; " torcher " veut tout simplement dire éclairer à la torche, tout comme " cabiner " signifie aller aux toilettes ; " rembourser " correspond à rendre la monnaie ; " lotus " désigne des mouchoirs en papier (on vous en proposera certainement dans les taxis-brousse ou les bus, lors des arrêts dans les villages) ; " bonjour " est parfois pris au sens littéral, c'est-à-dire " bon jour ", ne vous étonnez pas donc si l'on vous répond gentiment merci ; " filmer " est employé à la place de photographier et " laver " la photo, c'est la développer sur papier...

Chefferie

Le chef traditionnel occupe encore une place primordiale dans la vie de nombreuses ethnies. Il est à la fois le garant de l'autorité coutumière, le gardien des valeurs religieuses et en même temps un auxiliaire de l'administration. On trouve encore aujourd'hui un bon nombre de territoires placés sous l'autorité de chefs coutumiers, particulièrement dans les provinces du nord (Adamaoua, Nord, Extrême-Nord), du Nord-Ouest et de l'Ouest, autour de Bamenda et de Bafoussam. Parmi les plus intéressantes, citons celles de Bandjoun, de Bafut, de Bangwa et, bien sûr, le sultanat de Foumban. Au nord du pays : le lamidat de Rey Bouba, celui de Pouss, mais aussi la chefferie d'Oudjilla. Le chef traditionnel connaît un regain d'intérêt, et les hauts cadres de l'administration ou des entreprises se bousculent, parfois à coups de milliers de francs CFA, pour accéder à ce poste pourtant héréditaire.

Circuit

On l'appelle aussi " chantier ". Mais ces vocables ne sont pas conformes à la définition que leur donne le dictionnaire. Ce sont des lieux où l'on boit un peu plus que de raison, où l'on mange presque exclusivement des mets locaux, et où se règlent certains " business ". Ils attirent les Camerounais à la sortie des bureaux, et même pendant le travail... comme un aimant. Ils font le plein très souvent tard dans la nuit.

Dombolo

À l'origine, c'est une expression chorégraphique ivoirienne mettant en exergue des fesses qu'il fallait alors secouer le plus violemment et le plus rapidement possible. Puis, avec le temps, cette expression a fini par désigner les femmes au derrière proéminent. Prononcer ce mot devant une femme, c'est jouer à quitte ou double : elle peut mal le prendre ou alors vous gratifier d'un sourire complice.

Car le dombolo ou ndombolo - les fesses - est un moteur essentiel de la séduction camerounaise et plus généralement africaine. La femme sans dombolo, souvent raillée ou sujette à de multiples taquineries plus ou moins méchantes, manque de charme aux yeux des hommes. Mais depuis peu, les seins, autrement appelés les lolos, ont pris la place du dombolo, et des concours pour désigner Miss Lolo (les seins les plus gros et les plus fermes) sont régulièrement organisés, notamment à Douala.

Droits de l’homme

Si le Cameroun continue d'être régulièrement montré du doigt par la communauté internationale pour la corruption de son administration et le musellement d'une opposition trop virulente, on ne peut nier que des progrès symboliques ont été accomplis concernant le respect des droits de l'homme au cours des dix dernières années, sous la pression notamment du peuple camerounais lui-même et de nombreuses O.N.G., comme Amnesty International. Le pays a ainsi pu s'inscrire dans le mouvement des Nations unies contre la torture et possède désormais son Comité national des droits de l'homme et des libertés. Bien sûr, des efforts importants doivent encore être faits dans ce domaine, mais les avancées réalisées, à l'instar de l'adoption du nouveau Code de procédure pénale, aussi timides soient-elles, méritent d'être saluées.

Éclaircissement

Vous pourrez entendre concernant certaines femmes camerounaises les mots de " Coca/Fanta " ou " gratées " voire " taxi ", c'est en rapport avec la couleur de la peau qu'on peut obtenir quand le remède utilisé pour l'éclaircir a donné un drôle de résultat... tirant sur le orange ou jaune. Les femmes camerounaises ne sont pas les premières, ni les dernières, à souhaiter avoir la peau plus claire. Malheureusement, elles utilisent souvent des méthodes et des produits plus que douteux, qui non seulement peuvent donner des résultats médiocres, mais qui parfois se révèlent aussi dangereux pour leur épiderme. Les remèdes miracles des vendeurs ambulants et autres pommades à la cortisone sont donc loin d'être infaillibles.

Eto’o

Samuel Eto'o Fils est l'ancien capitaine des Lions Indomptables, l'équipe nationale de football du Cameroun. Il a évolué dans les meilleurs clubs européens (Inter Milan, FC Barcelone, Chelsea), et porte depuis 2014 le maillot d'Everton. Très populaire au pays, plus pour ses performances dans ses clubs européens que pour ses prestations au sein des Lions, le quadruple ballon d'or africain exerce cependant un réel magnétisme auprès des familles dont certaines rêvent d'avoir leur Eto'o. Celles-ci ont ainsi délaissé l'école traditionnelle, préférant inscrire leurs rejetons dans l'une des 600 écoles de foot du pays, dont l'école Samuel Eto'o. Le joueur a ouvert une autre école de foot au Gabon, son rêve est d'être présent partout en Afrique " pour redonner un peu de ce que le continent lui a donné ".

Feu de brousse

Les paysans camerounais, comme beaucoup de leurs collègues africains d'ailleurs, pratiquent encore très largement la culture sur brûlis. Ne pouvant avoir recours, faute de moyens financiers, aux engrais pour enrichir leurs terres, ils perpétuent une technique ancestrale qui consiste à incendier les champs afin de nettoyer la parcelle, de lutter contre la vermine et de les préparer à être à nouveau mis en culture. Les feux précoces permettent la repousse de l'herbe et l'entretien des pâturages. Ce qu'il faut savoir, c'est que les savanes sont des formations végétales entretenues par l'homme sinon la forêt reprendrait ses droits. Par contre malheureusement, le remède se révèle être parfois pire que le mal, car ces feux de savane, quand ils sont tardifs, peuvent prendre des proportions inattendues, à la faveur du vent ou de la sécheresse ; ils échappent alors aux paysans qui les ont allumés et finissent par embraser la nature environnante, provoquant des incendies dévastateurs et dégageant d'épaisses fumées. Ces feux sont particulièrement impressionnants la nuit.

Funérailles

Ces cérémonies de deuil accompagnant un enterrement épousent une consonance particulière au Cameroun. C'est l'occasion ici de célébrer le défunt à travers recueillement, chants et danses, accompagnés par tous types de groupes musicaux allant du religieux aux plus folkloriques. Il est inimaginable au Cameroun d'enterrer un mort sans organiser de funérailles en son honneur. Mais c'est rarement immédiatement après le décès car l'organisation est souvent très complexe due à une liste d'invités pouvant se montrer très longue. Il faut bien souvent organiser deux cérémonies : une au lieu de résidence et une au village de naissance où le défunt sera enterré.

Gombo

C'est le nom d'une plante dont le fruit sert à concocter une sauce gluante du même nom. Alors un repas de pâte ou de riz accompagné de sauce gombo, cela coule tout seul ! Au sens figuré, on retrouve cette idée de fluidité, puisque le " gombo " désigne aussi le pot-de-vin qui facilite une transaction ou un service.

Habillement

En dehors des tenues traditionnelles (comme le " kaba ngodo "), portées les jours de fête ou de marché en général, c'est l'habillement " à l'occidentale " qui domine dans les villes.

Il est en effet courant de rencontrer à Yaoundé et à Douala des Camerounais se rendant à leur travail en costume-cravate, pour les hommes, ou en tailleur, pour les femmes. Les jeans, tee-shirts, shorts et autres baskets sont également très répandus dans la population. À l'ouest et au nord du pays en revanche, les influences traditionnelles, encore bien présentes, se reflètent dans les tenues vestimentaires, surtout des femmes qui arborent souvent de très jolis vêtements faits de tissus colorés, comme le " ndop ". Les cérémonies, dans les chefferies et en particulier à Foumban, sont également l'occasion d'admirer des costumes traditionnels magnifiques, mais aussi des masques, des coiffes et des bijoux d'une grande beauté.

Humidité

La chaleur est présente tout au long de l'année au Cameroun, même si elle varie d'une région à l'autre et qu'elle est moins forte durant la saison des pluies. Mais ce qui rend cette chaleur difficilement supportable par moments, c'est la forte humidité, quasi omniprésente dans le pays - à l'exception de la partie septentrionale, soumise à un climat sec de type sahélien. La région de Yaoundé, à 700 mètres d'altitude, est aussi moins soumise à cette humidité. L'ouest du pays reste très tempéré voire frais à certaines altitudes qui peuvent monter à plus de 1 000 mètres.

Immigration

Historiquement le Cameroun, par son caractère pluriethnique, sa stabilité politique et sa relative prospérité économique, a souvent été considéré par ses voisins africains comme une terre d'asile. L'immigration n'était pas un problème majeur pour les Camerounais, qui savent que 20 % d'entre eux sont d'origine étrangère. Mais depuis les attaques de groupes terroristes au Nigeria et l'instabilité de la RCA, des flux incessants et incontrôlables d'immigrants viennent troubler cette sérénité fragile. De nombreux Camerounais protestent contre ces immigrants qui se livrent parfois à toutes sortes de trafics et qui menacent leurs emplois ou leurs activités et surtout la sécurité des régions limitrophes. Les expatriés d'une manière générale sont beaucoup moins nombreux que dans le passé. Les flux provenant des pays frontaliers ont en revanche beaucoup augmenté. La principale difficulté que rencontrent ces ressortissants étrangers, venus travailler ou commercer avec les Camerounais, est l'obtention de papiers officiels (permis de travail, carte de séjour, etc.).

Indépendance

Elle fut fêtée en grande pompe le 1er janvier 1960. Les festivités démarrèrent en réalité le 31 décembre 1959, par une retraite aux flambeaux, et c'est à minuit pile que l'indépendance du Cameroun fut proclamée, après que 12 coups de fusil furent tirés. L'hymne national fut alors chanté dans tout le pays, au rythme des tam-tams et des cris de joie. Pour marquer les 50 ans de l'indépendance en 2010, plusieurs ronds-points de Yaoundé, la capitale politique, furent relookés avec de jolis monuments illustrés de deux mains portant la planète Terre.

Jumeaux

Dans la culture bamoun, les jumeaux occupent une place très particulière. Auparavant, dès leur naissance, ils étaient présentés au sultan de Foumban (province de l'Ouest) et placés sous sa protection, car on leur attribuait un pouvoir magique. Ils étaient élevés et éduqués dans la maison royale et oeuvraient comme serviteurs du roi. Leurs parents y gagnaient une large reconnaissance sociale et une respectabilité sans commune mesure. Sinon, plus généralement au Cameroun, des croyances attribuent aux jumeaux certains pouvoirs de guérisseurs...

Kaba Ngondo

C'est la tenue traditionnelle des femmes camerounaises, sorte de grande robe longue en coton descendant jusqu'aux chevilles et froncée sur la poitrine. L'origine vient soit des religieux soit des femmes de colons qui voyaient d'un mauvais oeil ces corps (trop) harmonieux des jeunes filles Duala. Il fallait les couvrir (" cover " déformé en " kaba "). On assiste depuis quelque temps à un renouveau du kaba repris par de nombreux stylistes camerounais.

Klaxon

" En agglomération, l'usage de l'avertisseur sonore n'est autorisé qu'en cas de danger immédiat ", est-il écrit dans le code de la route français à propos du klaxon. Au Cameroun, c'est un élément aussi important que le frein. Pour prévenir de leur arrivée imminente dans les villages, les chauffeurs klaxonnent sans ralentir. La sonnerie accompagne la voiture folle pendant toute la traversée du hameau et ne s'éteint qu'à la sortie.

Par extension, le klaxon sert à avertir tout le monde : les passants, les vélos, les camions, les voitures que l'on dépasse, les animaux, les amis et enfin tout client susceptible de monter à bord.

En définitive, le klaxon camerounais a une espérance de vie bien inférieure à celle de ses congénères africains.

Kola

La noix de kola (ou de cola) appelée couramment " Bitta Cola " du pidjin " bitter " (amer), et surnommée " démarreur ", est le fruit du kolatier (aussi orthographié colatier), un grand arbre d'Afrique occidentale bien présent au Cameroun. Symbole de l'amitié, la tradition veut que cette noix soit toujours utilisée comme cadeau de bienvenue dans les villages. Mais elle est plus souvent consommée pour ses propriétés stimulantes, notamment par les routiers qui doivent souvent parcourir de très longs trajets et qui disposent de peu de temps pour se reposer.

Lion

Sa tête figure dans les armoiries des Forces armées nationales. C'est la mascotte du pays. Mais il attire davantage d'attention et d'intérêt lorsqu'il lui est associé l'épithète indomptable. Il rappelle alors l'équipe nationale de football ainsi baptisée par le président Ahmadou Ahidjo. Depuis 1982 et sa participation à la Coupe du monde en Espagne, elle a fait du football une véritable religion au Cameroun, tant elle a aligné des trophées et des participations à la Coupe du monde. Les Lions Indomptables ont longtemps constitué le creuset de l'unité nationale. Mais ça, c'était avant... le dernier Mondial 2014 qui s'est déroulé au Brésil.

Mai 1955

C'est entre le 22 et le 25 mai 1955 que se produisirent les premiers événements graves dans la lutte du Cameroun pour son indépendance, menée par l'UPC (l'Union des populations du Cameroun) : importants mouvements de grève, débordements des forces de l'ordre, émeutes, répression. Ce parti politique est à l'origine de l'indépendance du Cameroun, au prix de plusieurs pertes de vies humaines.

Marchandage

C'est une pratique courante au Cameroun, qui épargne généralement les vivres frais, pour atteindre son summum avec les objets artisanaux. Alors là, il faut exceller dans l'art du marchandage pour arriver à un prix raisonnablement correct. C'est plutôt un jeu qui se veut " gagnant / gagnant ", on sourit, on discute... l'un demande de baisser, l'autre d'augmenter. Parfois, on va jusqu'à flirter, et oui, tous les moyens sont bons pour être gagnant !

Marché

C'est une institution au Cameroun. Chaque ville, chaque village possède son jour de marché. C'est un jour de fête pour les habitants du village bien sûr, mais aussi pour ceux des bourgades voisines. Ces marchés sont tous très colorés et animés, et varient d'une région à l'autre. Les plus authentiques restent sans doute ceux de l'Extrême-Nord. Dans les grandes villes, comme Douala et Yaoundé, le marché central est permanent et situé dans un bâtiment à étage, un aspect moderne qui n'enlève rien au folklore toujours présent. À noter que l'expression " dernier marché " se réfère au prix du dernier article en stock ou avant de fermer la boutique. Il faut être ferme pour avoir le tarif le plus bas !

Mendicité

Quand on connaît les pays de la région, on conviendra que la mendicité est assez marginale au Cameroun. Mais reconnaissons tout de même que sa pratique reste tenace par quelques personnes ne vivant que de cela ; il s'agit de la majorité des infirmes et des enfants de la rue (Nangaboko : surnom de ces enfants souvent délinquants).

Moustique

Il est partout présent au Cameroun. Quatre espèces de moustiques susceptibles de véhiculer le parasite Plasmodium, le vecteur du paludisme, y étaient connues jusque-là. Une cinquième espèce, a révélé le journal Le Monde du 29 juillet 2004, a été découverte par une équipe de biologistes français et camerounais dirigée par Didier Fontenille (Institut de recherche pour le développement, Montpellier) et Parfait Awono Ambene (Organisation de coordination pour la lutte contre les endémies en Afrique centrale, Yaoundé). Ce nouveau moustique, vecteur lui aussi de paludisme, a été dénommé Oveng Form, du nom du village où il a été collecté et identifié. Pour les spécialistes, il s'agit d'ores et déjà d'Anopheles ovengensis, qui vient s'ajouter aux quatre espèces connues après les travaux du Français Alphonse Laveran (Prix Nobel de médecine en 1907) : Anopheles gambiae, funestus, nili et moucheti.

Ndolè

Cette feuille à l'arrière-goût amer vient du littoral camerounais, particulièrement de la région de Douala. Ecrasée et lavée à répétition, elle perd son côté amer. Cuisinée avec du poisson frais ou fumé, ou avec de la viande, elle devient un mets délicieux, qui a gagné toutes les contrées du pays, sans exception. Le ndolè est incontestablement devenu un des plats nationaux et se présente à l'heure actuelle, sur le plan international, comme le plus important ambassadeur de la cuisine camerounaise.

Nganga

Ce sont les médecins traditionnels, dont les rites ont été étudiés de très près par un père jésuite, Éric de Rosny (décédé en mars 2012). Malgré, la mondialisation et la colonisation, ces médecins sont encore très influents et très présents au Cameroun. Sur les marchés, les guérisseurs, marabouts, griots et autres tradipraticiens exposent à même le sol toute une pharmacopée étrange et fascinante : herbes séchées, racines, fleurs, potions et même des objets surnaturels qui préviennent non seulement de la maladie mais aussi du vol. Ainsi, par exemple, un bracelet en cuir, orné de cauris et enfermant une certaine quantité de végétaux écrasés, rendra automatiquement aveugle un voleur qui pénétrera dans une maison. La corne de boeuf, elle, est connue de tous les paysans camerounais comme un excellent engrais, une fois réduite en poudre, pouvant augmenter de manière sensible la taille des fruits et des légumes. Les sorciers sont aussi sollicités pour connaître l'avenir ou pour mettre toutes les chances de son côté lors d'un événement important comme une récolte, un mariage, une naissance ou... un match de football, bien sûr !

Ngog Lituba

Littéralement la " Roche percée ". C'est un site de pèlerinage, situé non loin de Douala, et un lieu de culte pour les Bantous et les Bassas. Il se compose principalement d'une belle pierre ajourée et d'une Vierge de pierre à l'entrée.

Ô, Cameroun

C'est l'hymne national camerounais, composé par un groupe de jeunes élèves de l'école de Foulassi, dans la province du Sud, à qui l'on avait commandé un chant patriotique. Au moment de l'indépendance du pays, le texte de Foulassi a été adopté comme hymne national. Mais le texte originel a été modifié vers la fin des années 1970. Il commence ainsi : " Ô, Cameroun, berceau de nos ancêtres... "

Pic bœuf (ou buffle)

Commun à la plupart des pays d'Afrique, cet oiseau d'une blancheur éclatante doit son nom à sa présence quasi systématique sur le dos des zébus (ou des buffles). Mais on le retrouve également sur celui des éléphants, des hippopotames et même sur celui des rhinocéros en Afrique orientale et australe. Vous aurez aussi l'occasion de l'observer le long des pistes, en compagnie des zébus ou des moutons, picorant tranquillement leurs flancs à la recherche des parasites dont il se nourrit.

Pidgin

Le pidgin camerounais est une langue créole dérivée de l'anglais, parlée dans plusieurs régions du pays. La moitié de la population le comprend. Le pidgin est également utilisé par les marchands étrangers venus commercer au Cameroun. Cette langue originale est considérée comme la 3e du pays. Voici quelques exemples : no : " not " (non), neba neva : " never " (jamais), lak : " like " aimer, préférer.

PMUC

Le Pari Mutuel Urbain camerounais, succursale de son homonyme français, est son équivalent et il est amusant de voir comment les Camerounais jouent aux courses qui se déroulent en France et suivent les performances des chevaux qui portent leurs espoirs. Les mises commencent à 100 FCFA, ce qui en fait un des jeux les plus populaires. Le PMUC se diversifie en proposant des paris sportifs mais, à ce jour, cela ne connaît pas encore un grand engouement. Vous verrez sans doute un peu partout des guérites roses, en tôle ou en bois, à l'enseigne du PMUC : c'est là que sont recueillis les paris.

Prostitution

Même si les autorités camerounaises ont pris des mesures ces dernières années pour tenter de lutter contre la prostitution, qui avait pris des proportions inquiétantes dans certaines villes, le phénomène est encore bien présent, surtout dans les endroits touristiques comme à Kribi ou autour de certains hôtels de Douala et Yaoundé. Notamment dans ces deux dernières villes, les nombreuses rues de la joie sont des lieux très animés en soirée.

Ramadan

La fête du Ramadan, célébrée dans tout le Cameroun par les musulmans - et ils sont nombreux dans le pays, notamment dans l'Ouest et le Nord -, est un temps fort, surtout à Foumban et à Garoua, où sont organisées des courses de chevaux, des processions et des danses traditionnelles.

Sanaga

C'est le fleuve le plus long du Cameroun, qu'il parcourt sur presque toute sa longueur. Prenant sa source dans les plateaux de l'Adamaoua au nord du pays, il se déverse dans l'océan Atlantique dans la partie sud, après avoir serpenté et la savane et la forêt sur plus de 918 km. Il est regrettable qu'à cause des nombreux rochers dont son cours est jonché, ce fleuve, qui aurait pu désenclaver des zones entières ou même jouer un rôle économique, ne soit pas navigable.

Sécession

La division coloniale dont a été l'objet le Cameroun a laissé de profondes séquelles dans le pays. Ainsi existe un important mouvement sécessionniste dans la communauté anglophone, le Southern Cameroon's National Council (SCNC) - en français, on dirait Conseil national du Cameroun méridional. Et la question est sensible. En 2001, une manifestation de militants anglophones fut brutalement réprimée par les forces de l'ordre. Bilan, 3 morts et 5 blessés graves. En 2010, la police camerounaise a procédé à plusieurs arrestations des membres de ce mouvement, dont Nwanchang Thomas, qui a été remis en liberté après quelques semaines de détention.

Sida

C'est un sujet que nous aimerions évidemment ne pas avoir à traiter, mais il faut bien en parler tant le continent est sévèrement touché par l'épidémie. Le Cameroun n'échappe pas à ce fléau, mais, officiellement, la maladie y a considérablement reculé, du fait de l'engagement de la Première Dame, Chantal Biya, au travers de sa fondation, des campagnes de sensibilisation menées par le biais des affichages, des spots radiotélévisés (ex : " Sida galope, chaussons capote ") et des moyens de prévention à la portée de tous (distribution gratuite des préservatifs). Depuis le 1er mai 2007, son examen de dépistage et son traitement sont gratuits. Ces sensibilisations continuent d'améliorer la situation, car, aujourd'hui, dans les grands hôtels comme les petites auberges, il n'est pas rare de trouver des préservatifs posés dans la chambre à l'intention des clients, un geste responsable et une avancée notoire : le temps des tabous est bel et bien dépassé.

Soya

Sur le bord des routes, dans les marchés ou dans une rue quelconque, une douce senteur de viande grillée vient chatouiller les narines des passants. Ce sont les soyas. Ces simples échoppes, quand ce ne sont pas de simples barbecues artisanaux, vendent de la viande grillée de zébu, de boeuf, de mouton, de chèvre, contre quelques centaines de francs. Introduits par les commerçants du Nord, les soyas font fureur, car il est difficile d'y résister tant la chair braisée semble appétissante. Gare néanmoins aux piments proposés et que les papilles sensibles doivent éviter, au risque d'être tout rouge et fumant.

Temps

La représentation du temps au Cameroun, en Afrique en général, est souvent très différente de celle que nous avons dans nos sociétés occidentales.

La ponctualité, notamment dans les transports ou dans l'administration, n'est pas franchement une règle d'or et il vous faudra donc être patient et accepter les imprévus lors de votre séjour. N'arrivez jamais à l'heure à une réception, vous vous sentiriez seul un bon bout de temps avant que les premiers invités arrivent.

Une formule, que l'on retrouve fréquemment en Afrique, résume assez bien cette différence culturelle : " Vous avez des montres, nous avons le temps. "

Tontine

Sorte de caisse d'épargne entre amis, fondée sur la confiance et l'esprit de solidarité de ceux qui y participent, la tontine est une pratique courante au Cameroun, mais plus généralement en Afrique et dans les pays en voie de développement. Il s'agit d'une association de personnes - le nombre varie d'une tontine à l'autre - qui verse régulièrement de l'argent à une caisse commune dont le montant total est remis à tour de rôle à chaque membre, leur permettant ainsi d'effectuer des travaux dans leur maison, d'acheter des outils agricoles, d'ouvrir une petite boutique, de recevoir des soins médicaux en cas de maladie, etc. La tontine participe activement à l'économie informelle, si importante dans les pays du Sud, et joue un rôle social non négligeable. On en trouve partout dans le pays, dans les villes comme dans les campagnes.

UPC

L'Union des populations du Cameroun est le mouvement politique à l'origine de la lutte pour l'indépendance, dans les années 1950. Il fut fondé en 1948 par Ruben Um Nyobé. Le mouvement était clandestin après les événements de 1955 et durant les années troubles de 1955 à 1960, marquées par une certaine tension sociale et politique. À cette époque au Cameroun, le crabe représentait donc à la fois un signe de ralliement pour les partisans de l'UPC et un emblème inquiétant pour ses adversaires.

Vendeurs ambulants

Ils sont légion dans les grandes villes du pays, notamment à Douala et à Yaoundé, mais aussi dans les villages traversés par les taxis-brousse et les bus interurbains. Ces vendeurs proposent toutes sortes de marchandises qu'ils portent parfois en équilibre sur leur tête : journaux, vaisselle, cigarettes (vous pouvez les acheter à l'unité), chaussures, mouchoirs en papier (les fameux " lotus "), biscuits, bonbons, eau, briquets, fruits... Bref, de véritables supérettes ambulantes, bien pratiques.

Au Cameroun, tout le monde a quelque chose à vendre, car c'est souvent une question de survie et toute la famille s'y met. Dès le matin, les enfants proposent des arachides et les femmes continuent à cuisiner dans la rue tout au long de la journée. Le dimanche est rarement un jour de repos pour ces marchands africains. Ils sont souvent confondus ou assimilés, à tort, aux vendeurs à la sauvette. Ceux-ci, moins amusants que les précédents, opèrent exclusivement dans les grandes villes. Roublards et très accrocheurs, ils vendent facilement toute sorte de camelote ou des marchandises volées. Ce qui peut causer quelques soucis si la police s'en mêle.

Village

Est bien malheureux celui des Camerounais qui n'a pas de village. C'est le point de repère par excellence. Si, par hasard, on n'y est pas né, c'est là-bas qu'on enterre ses morts, qu'on organise les plus importantes manifestations familiales, qu'on passe les fêtes de fin d'année ou qu'on acquiert la légitimité politique. Dans la vie des Camerounais, le village, souvent situé à la campagne, est incontournable. Les citadins s'y rendent presque tous les week-ends, comme pour se ressourcer.

Waza

C'est le plus connu des parcs nationaux camerounais. Il est situé dans la province de l'Extrême-Nord et abrite une faune très importante, comprenant entre autres des éléphants, des girafes, des lions, des buffles, des antilopes, des hippopotames, des élands de Derby... Malheureusement, il est en ce moment d'un accès difficile car à la limite des zones non sécurisées. Renseignez-vous d'abord. L'autre parc aussi bien fourni, voire à ce jour plus intéressant au niveau des animaux, est Boubandjida.

Faire / Ne pas faire

S'adapter, c'est le maître mot. Parce qu'au Cameroun, la diversité est telle que chaque région justifie à elle seule le voyage, les valeurs et les traditions entre le Nord, le Sud, l'Est et l'Ouest se complètent pour peintre un tableau authentique de la destination.

Au Nord, une distance solennelle régit les relations en société, il y a un esprit de respect général, de dignité et de tradition ancestrale, qui caractérise les peuples du Sahel. Donc, soyez solennel !

Au Centre et Sud du pays, c'est le Cameroun que l'on connaît à travers les médias et les clichés : fêtard, avide d'argent, prêt à toutes les magouilles. Là, les relations en société sont beaucoup plus directes. Le meilleur conseil à donner est de se méfier des propositions alléchantes, toujours gratuites au départ. A l'image de ce vendeur de médicaments tradi-modernes, qui propose pour les passagers d'un bus des échantillons gratuits... un échantillon, puis deux, puis trois... Mais à l'arrivée, il conclut en disant : " Madame, Monsieur, merci à ceux qui ont reçu les remèdes de donner 500 FCFA pour aider notre pharmacopée... Sinon, ça sera entre vous et le Seigneur. "

A l'Est du Cameroun, vers la République centrafricaine, c'est la région la moins peuplée, tout en étant la plus vaste du pays. C'est le fief des Pygmées, les dieux de la forêt et les gardiens des coutumes ancestrales. S'aventurer dans cette région, c'est l'occasion de vivre une expérience authentique, loin des discothèques branchées de Douala. Soyez écologiste et spirituel pour une découverte 100 % naturelle.

Au Sud-Ouest du pays, c'est le Cameroun anglophone, sortez votre anglais et souriez, car le mont Cameroun vous regarde !

Lors de visite de lieux de culte, de chefferies traditionnelles et même de villages, portez une tenue vestimentaire correcte, en signe de respect.

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