Guía Chad : Les personnalités célèbres : Tchad

Les personnages célèbres de l'histoire du Tchad ont déjà été abordés dans le chapitre " Histoire ". Néanmoins, voici un bref aperçu biographique.

Abel

Toumaï lui a ravi la vedette en 2001, mais n'oublions Abel, autrement dit Australopithecus bahrelghazali, découvert le 23 janvier 1995 par l'équipe du professeur Brunet de la Mission paléoanthropologique franco-tchadienne, à l'est de Koro Toro (Borkou). En mai 1996, on a reconnu en lui une neuvième espèce d'australopithèque qui diffère des huit précédentes par certaines particularités anatomiques. Abel est au Tchad ce que Lucy est à l'Ethiopie. Depuis sa découverte, on estime que les australopithèques n'étaient pas cantonnés à l'est de la vallée du Rift, mais qu'ils vivaient disséminés sur une grande partie du territoire africain. Autour d'Abel, on a également trouvé de nombreux fossiles d'animaux établissant que la région désertique d'aujourd'hui était autrefois couverte de prairies, de forêts et de lacs ; vous pouvez observer un bel échantillon de ces découvertes au musée national de N'Djaména.

Idriss Déby

Après avoir largement participé au gouvernement d'Hissène Habré (répression des Codos du Sud, guerre contre la Libye), il délaisse son ancien allié pour se replier au Soudan. Là, le 11 mars 1990, il fonde son parti, le Mouvement patriotique du salut (MPS).

Le 1er décembre 1990, il rentre dans N'Djamena soutenu par les Français. Le 4 décembre, il proclame la liberté et la démocratie et libère les prisonniers politiques. En 1991, il prend la décision de tolérer le multipartisme, puis lance, en 1993, la Conférence nationale souveraine. La nouvelle Constitution est votée le 31 mars 1996 et en juin de la même année, Idriss Déby est élu officiellement président de la République ; le 21 mars 1997, des élections législatives ont lieu : le MPS devient majoritaire. Malgré une certaine détente et un simulacre de démocratie, l'opposition se conclut par la sécession de Youssouf Togoïmi, un ancien ministre, qui prend la tête d'une lutte armée dans le Tibesti à la fin de l'année 1998. Cette guérilla devient vite endémique, et aboutit à un remaniement ministériel, le 13 décembre 1999. Malgré la mort de Togoïmi en 2002 et deux tentatives de coup d'Etat avortées, le régime d'Idriss Déby semble fragilisé, d'autant plus que des rumeurs sont colportées sur la maladie du président. Cependant, le " vieux dinosaure " rusé semble toujours tenir les rênes du pays. Ainsi a-t-il été élu président de la République pour la cinquième fois d'affilée lors de l'élection de 2016.

Félix Eboué

Né en 1884 à Cayenne, il est le premier Noir à accéder à de hautes fonctions administratives. D'abord gouverneur de Guadeloupe en 1936, il est promu gouverneur du Tchad en 1938.

Il se rallie immédiatement à la France libre en 1940. Nommé ensuite gouverneur général de l'Afrique-Equatoriale française par le général de Gaulle, il est l'un des premiers instigateurs de la conférence de Brazzaville (30 janvier-8 février 1944), au cours de laquelle le Code de l'indigénat ainsi que les travaux forcés sont abolis.

Hissène Habré

L'enlèvement de l'archéologue Françoise Claustre à Bardaï (Tibesti) en 1974 le fait connaître des médias. Celui-ci est réalisé sous l'égide d'un mouvement rebelle, les Forces armées du Nord (FAN), faction du Front de libération nationale (Frolinat), créé le 22 juin 1966. Des dissensions internes au sein des FAN incitent le futur président du Tchad à se réfugier au Soudan.

Appelé, en 1978, au poste de Premier ministre par Félix Malloum pour tenter une réconciliation nationale, il s'emploie plutôt à multiplier les provocations politiques, à l'origine d'un accrochage entre les FAN et l'armée régulière. Cela conduit à la première bataille sanglante de N'Djamena, en février 1979, qui aboutit à la mise en place d'un gouvernement intermédiaire instable, au sein duquel Hissène Habré sera ministre de la Défense (les FAN en profiteront pour mater les dissidents sudistes).

Il conserve son poste dans le Gouvernement d'union nationale de transition (GUNT), qui s'achève par la deuxième bataille de N'Djamena, en mars 1980, opposant les FAN aux forces de Goukouni Oueddeï, le président de la République tchadienne. Ce dernier fait appel à l'aide libyenne, ce qui contraint Hissène Habré à se retirer pour un temps dans l'Est et au Soudan. Mais il revient pour prendre la capitale le 7 juin 1982, aidé par les Français. Il se proclame alors, le 21 octobre 1982, président de la troisième République du Tchad, et s'empresse d'instaurer un parti unique au sein d'une dictature de fer. De nouvelles et violentes répressions sont de nouveau exercées dans le Sud, sous le commandement d'Idriss Déby. Dans le BET, Hissène Habré doit faire face à la dissidence dirigée par Goukouni Oueddeï et financée par la Libye. Il fait alors appel aux Français qui lancent l'opération Manta et instituent un cordon de sécurité au niveau du 16e parallèle. Une guerre éclate contre la Libye en 1986, et les forces tchadiennes, dirigées par Hassan Djamous et Idriss Déby, boutent les étrangers hors du pays, en reprenant la bande d'Aozou (1987).

Cependant, en 1989, Déby lâche son président afin de préparer un coup d'Etat. Le 30 novembre 1990, Hissène Habré s'enfuit en traversant le Chari, en emportant les devises étrangères de son pays et en laissant 40 000 morts derrière lui. Son dernier ordre sera d'exécuter les quelque 300 prisonniers politiques qui croupissent dans les geôles du pays.

Réfugié au Sénégal, il est inculpé le 25 janvier 2000 pour complicité d'actes de torture, à l'instigation de diverses associations pour la défense des droits de l'homme. C'est le début d'un long feuilleton judiciaire aux multiples rebondissements qui se terminera le 30 mai 2016, date à laquelle il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par le tribunal spécial africain de Dakar. Reconnu coupable de viols, de crimes contre l'humanité et de torture, Hissène Habré a été le premier ancien chef d'Etat africain à être condamné en Afrique par une juridiction africaine.

Mahamat-Saleh Haroun

il est né en 1961 à Abéché et vit en France depuis 1982. Il suit les cours du Conservatoire libre du cinéma français, puis se tourne vers le journalisme. Il entre à l'IUT de Bordeaux et exerce pendant plusieurs années dans la presse quotidienne régionale. Dans les années 1990, il revient au cinéma et réalise plusieurs courts-métrages. Le second, réalisé en 1994, Maral Tanié, lui vaut une première reconnaissance du monde cinématographique. En 1999, son premier long-métrage, Bye Bye Africa, reçoit une distinction à la Mostra de Venise. Son film Abouna a été sélectionné par la Quinzaine des réalisateurs de Cannes en 2002. Un homme qui crie (2010), prix du jury du festival de Cannes 2010 et primé à la Mostra de Venise, a définitivement assis la notoriété internationale du cinéaste.

Nadjina Kaltouma

Symbole de renouveau du Tchad par le sport, cette athlète a déchaîné les foules tchadiennes lorsqu'elle a hissé haut les couleurs de son pays en s'imposant sur le 200 et le 400 mètres à Tunis, aux championnats d'Afrique d'athlétisme de 2002. Elle a enchaîné les victoires, dans ces deux catégories féminines, aux Jeux de la francophonie en 2005 au Niger et en 2009 au Liban.

Mohamed el-Amine el-Kanemi

Le maï Ahmed, sultan du royaume du Kanem Bornou, fait appel au courage et à l'art guerrier de son officier Mohamed el-Amine el-Kanemi pour tenter de faire face à l'assaut peul toucouleur qui ravage le royaume en 1808. L'officier s'acquitte glorieusement de la tâche qui lui a été confiée, mais il y gagne tant d'honneur et de prestige qu'il ne peut résister à l'attrait du pouvoir, et tente de mettre à l'écart le maï et de prendre sa place. Ce sera finalement son fils, Omar, qui mettra un terme à la longue dynastie sefouwa de la tribu des Magoumi qui régnait depuis la création du royaume et qui était devenue trop raffinée, lettrée et pacifique pour ces temps troublés... El-Kanemi redonne une dimension guerrière au royaume et fonde Kouka, la nouvelle capitale, en 1814 (son fils y recevra l'explorateur Heinrich Barth en 1851). Il fera également face à une violente attaque baguirmienne en 1824 et devra faire appel aux Turcs de Youssouf Pacha Karamanli pour vaincre. Mohamed el-Amine el-Kanemi représente pour tous les descendants du Kanem et du Bornou le fier et indomptable héros guerrier couvert d'exploits glorieux, triomphant sans répit de tous ses ennemis.

Abd el Karim

Ce guerrier arabe de la tribu dschalidja du Kordofan se proclame sultan du Ouaddaï, après avoir renversé l'ancienne dynastie toundjour sous le prétexte qu'elle pratique la religion musulmane avec trop de laxisme. Il fonde Ouara, sa capitale, en 1635, et instaure une dynastie islamiste, militaire et cruelle. Tout sultan doit toutefois prendre soin d'épouser une femme maba s'il veut régner, car le peuple autochtone maba a largement contribué à la victoire sur les Toundjour. Le sultan profite également de son intronisation pour faire crever les yeux de ses rivaux potentiels et égorger quelques animaux et jeunes gens. Ce ne sera qu'au XIXe siècle que l'on connaîtra un peu mieux le prestigieux royaume du Ouaddaï, grâce au courageux voyage de l'explorateur Gustav Nachtigal, le premier à ressortir vivant de son passage dans la région. On lui avait toutefois interdit de prendre des notes ; mais le malin avait de la mémoire !

Commandant Largeau

Il est le symbole de la pacification française du pays. En octobre 1911, il contraint le sultan du Ouaddaï, Doudmourah, à se rendre. Le 27 novembre 1913, il prend la forteresse sénoussiste d'Aïn Galaka, mettant ainsi un terme à la résistance du BET.

Japhet N’Doram

Né le 27 février 1966 à N'Djamena, c'est sans aucun doute le footballeur tchadien le plus connu en France et peut-être bien le seul parmi tous les champions africains qui jouent à l'étranger. Après ses débuts au sein du Tourbillon FC de N'Djaména, il s'expatrie au Cameroun, au Tonnerre de Yaoundé, période durant laquelle il sera repéré par le FC Nantes. Il rejoindra la côte atlantique, où son acclimatation sera longue et difficile, en 1990. En 1995, le talent de ce joueur racé, technique et clairvoyant illumine le championnat de France. Il est élu meilleur joueur étranger du championnat et contribue largement, par son altruisme et son leadership, mais aussi par sa gentillesse et son respect du jeu, au titre de champion de France du FC Nantes-Atlantique. Après son transfert à Monaco, sa fin de carrière est gâchée par de nombreuses blessures. D'abord en charge de la détection des jeunes talents africains pour le club de la principauté, il vole au secours des Canaris nantais à l'intersaison 2005 et devient responsable de la cellule de recrutement du club, puis co-entraîneur. Aujourd'hui il coache une équipe amateur de la région nantaise et entend soutenir la jeunesse tchadienne et africaine dans le domaine footballistique.

François Tombalbaye Ngarta

Ce petit instituteur de la région de Moundou sort de l'ombre le 31 mars 1959, lorsque la première Constitution du Tchad est votée et qu'il devient Premier ministre du gouverneur. Militant au sein du Parti progressiste tchadien (PPT) de Gabriel Lisette, il évince rapidement son rival. Au lendemain de l'indépendance, le 11 août 1960, il devient le premier président du pays. Dès lors, il met en place un régime personnel, dictatorial et répressif. Il est à l'origine de la révolution culturelle qui vise à purger le Tchad de tout impérialisme français. Les noms propres français sont alors " tchadisés " : le président, lui-même, prend le nom de Ngarta (" le chef "). Il sera renversé par le coup d'Etat du 13 avril 1975, au cours duquel il trouvera la mort.

Rabah

Ce fils d'ébéniste, né en 1845, dont le nom signifie " celui qui gagne ", est d'abord enrôlé de force dans l'armée égyptienne. Mais il s'en échappe pour rejoindre un célèbre négrier du nom de Zoubeïr, qui sévit dans la région soudanaise du Bahr el-Ghazal. Tandis que le fils de ce dernier est contraint de se rendre aux troupes anglo-égyptiennes, Rabah réussit à s'enfuir vers l'ouest, à la grâce de Dieu, accompagné de quelques milliers de partisans armés de carabines. Il ravage alors le Dar Kouti, puis se déplace vers le Ouaddaï, où il est repoussé par l'aguid Cherif ed-Din. Il gagne alors l'Oubangui-Chari (actuelle République centrafricaine), puis repart conquérir le pays sara, avant de rejoindre le Nigeria. En 1892, il prend la ville de Mandjafa où le mbang Gaourang II, chef du royaume du Baguirmi, s'est réfugié. Mais ce dernier parvient à s'échapper pour aller demander la protection des Français, qui commencent à s'installer dans la région. En 1893, Rabah rase la ville de Kouka, mettant ainsi un terme au puissant royaume du Kanem Bornou.

A la fin du XIXe siècle, la domination de Rabah s'étend sur la région ; en juillet 1899, il repousse Bretonnet et ses tirailleurs à Niellim ; en octobre, Emile Gentil à Kouro. Le 22 avril 1900, il trouve la mort au cours de la bataille de Kousseri, face à une armée française composée de trois colonnes.

Vous pourrez voir de nombreuses tenues rabistes ainsi que des carabines dans les différents musées du Tchad.

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